Lanalyse du tragique dans la piÚce Juste la fin du monde : incompréhension, vacuité et absence Incompréhension, vacuité et absence sont les maßtres mots pour
Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie I, scĂšne 4 Analyse linĂ©aire. DerniĂšre mise Ă jour 02/12/2021 âą ProposĂ© par jllesaint Ă©lĂšve Texte Ă©tudiĂ© LA MERE. â Le dimanche... ANTOINE. â Maman ! LA MERE. â Je nâai rien dit, je racontais Ă Catherine. Le dimanche... ANTOINE. â Elle connaĂźt ça par cĆur. CATHERINE. â Laisse-la parler, tu ne veux laisser parler personne. Elle allait parler. LA MERE. â Cela le gĂȘne. On travaillait, leur pĂšre travaillait, je travaillais et le dimanche â je raconte, nâĂ©coute pas â, le dimanche, parce que, en semaine, les soirs sont courts, on devait se lever le lendemain, les soirs de la semaine ce nâĂ©tait pas la mĂȘme chose, le dimanche, on allait se promener. Toujours et systĂ©matique. CATHERINE. â OĂč est-ce que tu vas, quâest-ce que tu fais ? ANTOINE. â Nulle part, je ne vais nulle part, oĂč veux-tu que jâaille ? Je ne bouge pas, jâĂ©coutais. Le dimanche. LOUIS. â Reste avec nous, pourquoi non ? Câest triste. LA MERE. â Ce que je disais tu ne le connais plus, le mĂȘme mauvais caractĂšre, bornĂ©, enfant dĂ©jĂ , rien dâautre ! Et par plaisir souvent , tu le vois lĂ comme il a toujours Ă©tĂ©. Le dimanche â ce que je raconte â le dimanche nous allions nous promener. Pas un dimanche oĂč on ne sortait pas, comme un rite, Je disais cela, un rite, une habitude. on allait se promener, impossible dây Ă©chapper. SUZANNE. â Câest lâhistoire dâavant, lorsque jâĂ©tais trop petite ou lorsque je nâexistais pas encore. LA MERE. â Bon, on prenait la voiture, aujourdâhui vous ne faites plus ça, on prenait la voiture, nous nâĂ©tions pas extrĂȘmement riches, non, mais nous avions une voiture et je ne crois pas avoir jamais connu leur pĂšre sans une voiture. Avant mĂȘme que nous nous marions, mariions ? avant quâon ne soit mariĂ©s, je le voyais dĂ©jĂ â je le regardais â il avait une voiture une des premiĂšres dans ce coin-ci, vieille et laide et faisant du bruit, trop, mais, bon, câĂ©tait une voiture, il avait travaillĂ© et elle Ă©tait Ă lui, câĂ©tait la sienne, il nâen Ă©tait pas peu fier. ANTOINE. â On lui fait confiance. LA MERE. â Ensuite, notre voiture, plus tard, mais ils ne doivent pas se souvenir, ils ne peuvent pas, ils Ă©taient trop petits, je ne me rends pas compte, oui, peut-ĂȘtre, nous en avions changĂ©, notre voiture Ă©tait longue, plutĂŽt allongĂ©e, aĂ©rodynamique», et noire, parce que noir, il disait cela, ses idĂ©es, noir cela serait plus chic », son mot, mais bien plutĂŽt parce quâen fait il nâen avait pas trouvĂ© dâautre. Rouge, je le connais, rouge, voilĂ , je crois, ce quâil aurait prĂ©fĂ©rĂ©. Le matin du dimanche, il la lavait, il lâastiquait, un maniaque, cela lui prenait deux heures et lâaprĂšs-midi, aprĂšs avoir mangĂ©, on partait. Toujours Ă©tĂ© ainsi, je ne sais pas, plusieurs annĂ©es, belles et longues annĂ©es, tous les dimanches comme une tradition, pas de vacances, non, mais tous les dimanches, quâil neige, quâil vente, il disait les choses comme ça, des phrases pour chaque situation de lâexistence, quâil neige, quâil pleuve, quâil vente », tous les dimanches, on allait se promener. Quelquefois aussi, le premier dimanche de mai, je ne sais plus pourquoi, une fĂȘte peut-ĂȘtre, le premier dimanche aprĂšs le 8 mars qui est la date de mon anniversaire, lĂ , et lorsque le dimanche tombait un dimanche, bon, et encore le premier dimanche des congĂ©s dâĂ©tĂ© â on disait quâon partait en vacances », on klaxonnait, et le soir en rentrant on disait que tout compte fait, on Ă©tait mieux Ă la maison, des Ăąneries â et un peu aussi avant la rentrĂ©e des classes, lâinverse, lĂ comme si on rentrait de vacances, toujours les mĂȘmes histoires, quelquefois, ce que jâessaie de dire, nous allions au restaurant, toujours les mĂȘmes restaurants, pas trĂšs loin et les patrons nous connaissaient et on y mangeait toujours les mĂȘmes choses, les spĂ©cialitĂ©s et les saisons, la friture de carpe ou des grenouilles Ă la crĂšme, mais ceux -lĂ ils nâaimaient pas ça. AprĂšs ils eurent treize et quatorze ans, Suzanne Ă©tait petite, ils ne sâaimaient pas beaucoup, ils se chamaillaient toujours, ça mettait leur pĂšre en colĂšre, ce furent les derniĂšres fois et plus rien nâĂ©tait pareil. Je ne sais pas pourquoi je raconte ça, je me tais. Des fois encore, des pique-niques, câest tout, on allait au bord de la riviĂšre, oh lĂ lĂ lĂ ! bon, câest lâĂ©tĂ© et on mange sur lâherbe, salade de thon avec du riz et de la mayonnaise et des Ćufs durs, â celui-lĂ aime toujours autant les Ćufs dursâ et ensuite, on dormait un peu, leur pĂšre et moi, sur la couverture, grosse couverture verte et rouge, et eux, ils allaient jouer Ă se battre. CâĂ©tait bien. AprĂšs, ce nâest pas mĂ©chant ce que je dis, aprĂšs ces deux-lĂ sont devenus trop grands, je ne sais plus, est-ce quâon peut savoir comment tout disparaĂźt ? ils ne voulurent plus venir avec nous, ils allaient chacun de leur cĂŽtĂ© faire de la bicyclette, chacun pour soi, et nous seulement avec Suzanne, cela ne valait plus la peine. ANTOINE. â Câest notre faute. SUZANNE. â Ou la mienne. Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie I, scĂšne 4 Juste la fin du monde est une piĂšce de théùtre Ă©crite par Jean-Luc Lagarce en 1990. L'intrigue tient en peu de lignes Louis dĂ©cide de retourner voir sa famille qu'il a quittĂ©e bien des annĂ©es plus tĂŽt afin de lui annoncer sa mort prochaine. Mais sa mĂšre, son frĂšre et sa sĆur profitent de sa venue pour l'accuser, chacun Ă leur maniĂšre, de la douleur que leur a causĂ© son dĂ©part et Louis repart finalement sans avoir fait son aveu. L'intrigue prĂ©sente des similaritĂ©s avec la situation de Lagarce, atteint du sida, qui se savait condamnĂ© au moment de l'Ă©criture de la piĂšce, de sorte qu'on a pu voir en Louis comme un double de l'auteur. Dans cette tragĂ©die intime et contemporaine, c'est la communication au sein de la famille qui est le nĆud de tous les problĂšmes. Lagarce rĂ©vĂšle cette faille par l'Ă©criture de dialogues oĂč tout est incessamment Ă redire. Dans la scĂšne 4 de la premiĂšre partie, la MĂšre profite que la famille soit au complet pour Ă©voquer un souvenir remontant Ă l'enfance de Louis et de son frĂšre, Antoine, qui entretiennent des rapports trĂšs tendus. Elle Ă©voque le rituel du dimanche en famille, un rituel observĂ© pendant de nombreuses annĂ©es, retraçant ainsi l'Ă©volution des liens unissant les membres de la famille. ProblĂ©matique De quelle maniĂšre le rĂ©cit de la MĂšre nous ramĂšne-t-il aux origines de la tragĂ©die familiale ? Mouvements du texte - L'Ă©vocation d'un Ăąge d'or dans l'histoire de la famille - Le dĂ©litement de l'unitĂ© familiale I. L'Ă©vocation d'un Ăąge d'or dans l'histoire de la famille de "Le dimanche..." Ă "pourquoi non ? C'est triste" a De "Le dimanche..." Ă "Elle allait parler", un discours parasitĂ© Antoine tente de faire cesser le rĂ©cit de sa mĂšre La ponctuation exclamative et l'hyperbole montre son exaspĂ©ration. Une grande part d'implicite est contenue dans cette simple exclamation Maman ! » Maman, ne commence pas ⊠Maman, encore la mĂȘme histoire ⊠Maman, tu es tellement Ă©nervante ⊠» On peut deviner la cause de ce parasitage Antoine veut laisser le passĂ© oĂč il est, il ne veut pas que sa mĂšre remue des mauvais souvenirs. Je n'ai rien dit » c'est faux ! Le rĂ©cit dont Le dimanche » constitue l'ouverture n'est pas anodin, bien au contraire, puisqu'il suscite une rĂ©action aussi vive de la part d'Antoine ! Je racontais Ă Catherine » autre mensonge La MĂšre utilise Catherine comme prĂ©texte, elle s'adresse Ă©videmment Ă toute la tablĂ©e et peut-ĂȘtre Ă Louis en particulier. Pourquoi ce mensonge et cette obstination ? Sans doute parce que la prĂ©sence de Louis amĂšne la MĂšre Ă vouloir revivre le passĂ© Ă travers le rĂ©cit qu'elle en fait. Ce rassemblement familial la plonge dans un Ă©tat de nostalgie qu'elle veut partager avec les siens. Le passĂ© qui semble si douloureux pour Antoine renvoie pour elle Ă une Ă©poque heureuse comme le montrera la suite de son rĂ©cit elle Ă©voque le plaisir de profiter du week-end, de profiter des joies simples, de prendre la voiture qui fait la fiertĂ© de la famille, de manger au restaurant⊠Il s'agit de l'Ăąge d'or de son existence de MĂšre. Champ lexical de la parole La thĂ©matique de la parole est absolument centrale dans l' Ćuvre le choix de dire ou de ne pas dire, de tout dire ou seulement une partie, d'ĂȘtre explicite ou implicite, de dire la vĂ©ritĂ© ou non, d'arriver Ă le dire ou pas, de parvenir Ă se faire comprendre ou pas etc. A bien y regarder, l'intrigue de Juste la fin du monde est mince ; c'est plutĂŽt la façon dont les personnages communiquent qui fait l'intĂ©rĂȘt et la force de la piĂšce. bDe "Cela le gĂȘne" Ă "pourquoi non ? C'est triste", inĂ©vitabilitĂ© du discours, inĂ©vitabilitĂ© des Ă©vĂšnements Cela le gĂšne » est Ă prendre dans le sens Ă©tymologique du verbe gĂȘner » la gĂ©henne, l'enfer, le lieu des supplices. Cette plongĂ©e dans le passĂ© est vĂ©ritablement une torture pour Antoine qui ne peut la supporter et prĂ©fĂšre s'Ă©loigner. La rĂ©pĂ©tition du verbe travaill[er] » dĂ©note l'importance du travail dans la vie du couple, peut-ĂȘtre la duretĂ© de ce travail et la fiertĂ© qu'ils en retiraient. Remarque d'ordre biographique les parents de Jean-Luc Lagarce Ă©taient tous les deux ouvriers chez Peugeot. Ce type d'Ă©panorthose consistante en la reprise d'un mĂȘme verbe avec des pronoms diffĂ©rents est frĂ©quente dans la piĂšce c'est le cas aussi dans la rĂ©plique prĂ©cĂ©dente de Catherine, par exemple. Ces rĂ©pliques sont des didascalies indirectes puisqu'elles nous donnent des indications sur le comportement d'Antoine il continue de protester, s'Ă©loigne fait peut-ĂȘtre non » de la tĂȘte. On remarquera que Louis intervient alors mĂȘme qu'Antoine semblait avoir renoncĂ© Ă rĂ©ellement quitter la piĂšce et invite mĂȘme sa mĂšre Ă poursuivre Le dimanche ». Est-il sincĂšre quand il dĂ©clare C'est triste ? » Veut-il remuer le couteau dans la plaie ? De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les rapports sont tendus entre les deux frĂšres tout au long de la piĂšce. Leur mauvaise entente perdure. Si Antoine est clairement dĂ©sagrĂ©able avec son frĂšre, l'attitude de Louis est quant Ă elle ambiguĂ«. Il parait ĂȘtre le spĂ©cialiste des petites phrases Ă double sens, propre Ă semer la zizanie dans l'esprit de celui qui l'Ă©coute. Il ne dit rien de mal mais le peu qu'il dit est suspect et susceptible de mettre le feu aux poudres. cf. la tirade de la mĂšre sur Louis Ă la page 36, scĂšne 8 je sais comment cela se passera et s'est toujours passĂ©. Tu rĂ©pondras Ă peine deux ou trois mots et tu resteras calme comme tu appris Ă l'ĂȘtre par toi-mĂȘme. » Plusieurs Ă©lĂ©ments expriment l'idĂ©e d'habitude sur laquelle la MĂšre insiste trĂšs fortement le complĂ©ment circonstanciel de temps le dimanche » l'article le » Ă valeur gĂ©nĂ©ralisante indiquant qu'il s'agissait de tous les dimanches ; ce complĂ©ment circonstanciel de temps fournit l'explication de la didascalie initiale un dimanche Ă©videmment », l'emploi de l'imparfait Ă valeur de rĂ©pĂ©tition et la phrase Toujours et systĂ©matique. » Cette derniĂšre est construite de maniĂšre incorrecte car elle associe par coordination un adverbe et un adjectif alors qu'il faudrait deux adverbes toujours et systĂ©matiquement . En cela, cette tournure n'est pas naturelle, elle sonne bizarrement, ce qui la rend d'autant plus frappante. A cela s'ajoute sa briĂšvetĂ© trois mots seulement qui lui donne un cĂŽtĂ© sec, pĂ©remptoire. Dans quel but ? Pour exprimer quoi ? Les termes toujours et systĂ©matique traduisent la mĂȘme idĂ©e d'inĂ©vitabilitĂ© sur laquelle la MĂšre n'arrĂȘte pas d'insister pendant toute la premiĂšre partie de son rĂ©cit des lignes 11 Ă 19 puis encore des lignes 33 Ă 39 . La promenade familiale dont il est question paraĂźt alors relever d'une sorte de fatalitĂ© impossible d'y Ă©chapper », qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente », tous les dimanches on allait se promener » Sous l'impulsion du pĂšre, le destin des membres de la famille paraĂźt ainsi rĂ©glĂ©. La rĂ©plique d'Antoine revĂȘt un double sens. OĂč veux-tu que j'aille ? » renvoie Ă son impossibilitĂ© de quitter sa famille et la rĂ©gion oĂč il a grandi, comme son frĂšre Louis l'a fait. Plus tard dans la piĂšce, on comprend qu'Antoine a endossĂ© le rĂŽle de chef de famille Ă la mort du pĂšre, se donnant pour devoir de veiller sur sa mĂšre et sa jeune sĆur. II. Le dĂ©litement de l'unitĂ© familiale De "Ce que je disais" Ă "Ou la mienne." a De "Ce que je disais" Ă "lorsque je nâexistais pas encore", des jugements nĂ©gatifs Le lexique de la constance montre que la MĂšre juge son fils de façon nĂ©gative et radicale et rien d'autre en apposant sur lui une Ă©tiquette qui le rabaisse, celle d'un individu colĂ©rique et bornĂ©. De la mĂȘme maniĂšre, la MĂšre s'en prend Ă la fille d'Antoine dans la scĂšne 2 Le mĂȘme caractĂšre, le mĂȘme sale mauvais caractĂšre, / ils sont tous les deux les mĂȘmes, pareils et obstinĂ©s. / Comme il est lĂ aujourd'hui, elle sera plus tard ». Par ses jugements dĂ©finitifs, la MĂšre paraĂźt sceller le destin de ses enfants ou petits enfants Ă qui elle n'accorde aucune chance d'Ă©volution. La scĂšne 2 de la 2e partie est Ă cet Ă©gard poignante car on assiste Ă la tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e d'Antoine de dĂ©mentir l'image d'homme brutal qui, Ă ses yeux, lui colle injustement Ă la peau. Le lexique de l'habitude l'insistance de la mĂšre sur le caractĂšre inĂ©vitable du rituel familial donc nous avons parlĂ© plus haut. Propos Ă double sens lorsque je n'existais pas » encore peut signifier pas encore nĂ©e » mais aussi pas encore digne d'intĂ©rĂȘt aux yeux des autres ». La mĂšre paraĂźt avoir racontĂ© souvent le rituel du dimanche Antoine Elle connaĂźt ça par cĆur » et Suzanne, qui connaĂźt donc bien ce rituel, a bien conscience que cette Ă©poque heureuse, cet Ăąge d'or Ă©voquĂ© par sa mĂšre sont antĂ©rieurs Ă elle C'Ă©tait l'histoire d'avant ». On peut imaginer sa tristesse de ne pas avoir pris part Ă ce morceau de l'histoire familiale. Elle n'a commencĂ© Ă exister » au sein de la famille que lorsque le bonheur Ă©tait terminĂ© CF. bDe "AprĂšs ils eurent treize et quatorze ans" Ă "ou la mienne", la rupture entre deux Ă©poques C'est comme si le rĂȘve Ă©veillĂ© de La MĂšre, parce qu'il a pris une tournure dĂ©sagrĂ©able, prenait fin et que le personnage reprenait ses esprits. Elle paraĂźt perdue et dĂ©cide donc de se taire. Mais le dĂ©sir de revenir en arriĂšre et de replonger dans le bon vieux temps la reprend aussitĂŽt Des fois encore » ⊠à ce propos, on pourrait rĂ©sumer l'intrigue de Juste la fin du monde comme l'histoire d'un homme, Louis, ayant abandonnĂ© sa famille. Il revient nĂ©anmoins la voir pour annoncer qu'il va bientĂŽt mourir mais ne parvient pas Ă le faire car les autres membres ne lui en laissent pas l'occasion. On pense aussitĂŽt Ă Suzanne qui lui adresse un long discours accusateur premiĂšre partie, scĂšne 3 et Ă Antoine, plein de ressentiment, qui commente violemment les rares propos de son frĂšre. Mais on voit Ă travers cette scĂšne que La MĂšre, elle aussi, ressent un besoin irrĂ©pressible de s'exprimer. Elle aussi confisque la parole Ă Louis par le rĂ©cit de ses regrets. A travers toutes ces expressions, on perçoit la rupture entre deux Ă©poques. La premiĂšre correspond Ă l'Ăąge d'or pour la MĂšre oĂč les deux fils sont encore des enfants dont le comportement ne perturbe pas les parents. C'est l'Ă©poque idyllique des pique-niques au bord de la riviĂšre , du repos paisible sur une grosse couverture etc. ce que rĂ©sume la formule lapidaire et dĂ©finitive ce qui est rare chez les personnages de Lagarce ! C'Ă©tait bien ». Toutefois, un Ă©lĂ©ment dissonant annonce la deuxiĂšme Ă©poque pendant que les parents dorment, les enfants allaient jouer Ă se battre ». Peut-on rĂ©ellement jouer Ă se battre ? On voit bien que la rivalitĂ© entre les deux frĂšres existe dĂ©jĂ , ce que les parents refusent de voir puisqu'ils la considĂšrent encore comme un jeu. Le basculement dans la deuxiĂšme Ă©poque marquĂ© par la prĂ©position AprĂšs », rĂ©pĂ©tĂ©e trois fois, celle du dĂ©litement de la famille, se fait lorsque les deux fils ont grandi et que leur rivalitĂ© commence Ă poser problĂšme ils ne s'aimaient pas beaucoup, ils se chamaillaient toujours, ça mettait leur pĂšre en colĂšre, ce furent les derniĂšres fois et plus rien n'Ă©tait pareil ». Cette rivalitĂ© mine alors l'harmonie familiale. DĂšs lors, la tournure ils ne s'aimaient pas beaucoup » apparaĂźt comme un euphĂ©misme qui suggĂšre que la MĂšre, Ă cette Ă©poque, n'avait pas encore mesurĂ© la profondeur des tensions opposant ses deux fils. Une fois indĂ©pendants, ils allaient chacun de leur cĂŽtĂ© », ce qui marque la fin du rituel qui soudait la famille. Ă la lecture des autres scĂšnes, on sait aussi que par Louis rendra malheureux les siens en se dĂ©clarant mal-aimĂ©, qu'il quittera la famille pour ne plus revenir, que le pĂšre mourra⊠» autant d'Ă©vĂšnements qui ruineront dĂ©finitivement l'unitĂ© familiale. La MĂšre est pensive Est-ce qu'on peut savoir comment tout disparaĂźt ? ». Le pronom indĂ©fini totalisant tout peut renvoyer Ă une Ă©poque, un monde juste la fin du monde !, en tout cas quelque chose de considĂ©rable. AprĂšs la fatalitĂ© de l'habitude inĂ©vitable Le dimanche » vient celle d'un Ă©clatement de la famille qui Ă©chappe totalement Ă la MĂšre. La maniĂšre de parler de la MĂšre est rĂ©vĂ©latrice de ses sentiments. L'emploi du pronom dĂ©monstratif celui-là » pour dĂ©signer Antoine montre bien la distance qu'elle observe Ă l'Ă©gard de son fils. Ceux-là » pour dĂ©signer Antoine et Louis revient souvent dans sa bouche au fil de la piĂšce. Ceux-lĂ sont les deux fils ennemis, ces deux enfants qui lui Ă©chappent, l'un par son abandon, l'autre par son mal-ĂȘtre incurable. Le fait qu' Antoine aime toujours les Ćufs durs n'est pas anodin. Symboliquement, cela montre qu'il est restĂ© auprĂšs d'elle, dans le giron familial contrairement Ă Louis, dont la MĂšre ne connaĂźt plus les goĂ»ts ni l'Ăąge On revient Ă l'importance de la parole, du dire dans la piĂšce la MĂšre se trompe lourdement lorsqu'elle prĂ©cise ce n'est pas mĂ©chant ce que je dis ». D'ailleurs croit-elle rĂ©ellement Ă ce qu'elle dit ? Car prĂ©ciser que ce n'est pas mĂ©chant », c'est savoir par avance qu'on risque de blesser, ce qui Ă©quivaut Ă une forme de mĂ©chancetĂ©. Comme lorsqu'elle Ă©tiquette si durement son fils cadet, la MĂšre est nocive, toxique en tenant un tel discours comment Suzanne peut-elle acquĂ©rir une bonne estime d'elle-mĂȘme si sa mĂšre dĂ©clare que les promenades en sa seule compagnie, cela ne valait plus la peine. Il n'est guĂšre Ă©tonnant qu'elle soit encline Ă la culpabilitĂ© ou la mienne » tout comme son frĂšre Antoine C'est notre faute » Ă moins que ce dernier ait dit cela de maniĂšre ironique ; au lecteur ou au metteur en scĂšne de trancher ! Conclusion Le thĂšme tragique des frĂšres ennemis prĂ©sent dans de nombreux mythes antiques RĂ©mus et Romulus, Abel et CaĂŻn, EtĂ©ocle et Polynice etc. apparaĂźt en filigrane dans Juste la fin du monde . Ce thĂšme est toutefois ici traitĂ© avec rĂ©alisme il n'est pas question de mort, de sang, de conflit spectaculaire mais simplement d'une haine incurable qui aura pour consĂ©quence de dĂ©truire le petit bonheur pour une part illusoire d'une famille banale. Cela n'en reste pas moins tragique car la douleur ressentie par chacun est profonde et sans remĂšde, comme si les personnages, faute de pouvoir se comprendre, Ă©taient fatalement condamnĂ©s Ă ĂȘtre malheureux. Le problĂšme central est bien celui de la communication, laquelle est d'abord impossible entre les enfants qui s'Ă©changent des coups, puis compliquĂ©e une fois les deux frĂšres devenus grands. Les jugements sĂ©vĂšres et dĂ©finitifs de la MĂšre, qui reste la pierre angulaire de la cellule familiale, n'arrangent rien. Travail Ă faire Expliquez les mythes suivants et dites en quoi on peut rapprocher les frĂšres Louis et Antoine de ces personnages - RĂ©mus et Romulus - Abel et CaĂŻn - EtĂ©ocle et Polynice
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Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie II, scĂšne 2 Commentaire composĂ©. DerniĂšre mise Ă jour 30/11/2021 âą ProposĂ© par jllesaint Ă©lĂšve Texte Ă©tudiĂ© ANTOINE. â [...] Catherine, aide-moi, je ne disais rien, on rĂšgle le dĂ©part de Louis, il veut partir, je lâaccompagne, je dis quâon lâaccompagne, je nâai rien dit de plus, quâest-ce que jâai dit de plus ? Je nâai rien dit de dĂ©sagrĂ©able, pourquoi est-ce que je dirais quelque chose de dĂ©sagrĂ©able, quâest-ce quâil y a de dĂ©sagrĂ©able Ă cela, y a-t-il quelque chose de dĂ©sagrĂ©able Ă ce que je dis ? Louis ! Ce que tu en penses, jâai dit quelque chose de dĂ©sagrĂ©able ? Ne me regardez pas tous comme ça ! CATHERINE. â Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer. ANTOINE. â Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous ĂȘtes terribles, tous, avec moi. LOUIS. â Non, il nâa pas Ă©tĂ© brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. â Oh, toi, ça va, la BontĂ© mĂȘme » ! CATHERINE. â Antoine. ANTOINE. â Je nâai rien, ne me touche pas ! Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire â toi, non plus, ne me touche pas ! â je nâai rien dit de mal, je disais juste quâon pouvait lâaccompagner, et lĂ , maintenant, vous en ĂȘtes Ă me regarder comme une bĂȘte curieuse, il nây avait rien de mauvais dans ce que jâai dit, ce nâest pas bien, ce nâest pas juste, ce nâest pas bien dâoser penser cela, arrĂȘtez tout le temps de me prendre pour un imbĂ©cile ! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompĂ©, il dit quâil veut partir et cela va ĂȘtre de ma faute, cela va encore ĂȘtre de ma faute, ce ne peut pas toujours ĂȘtre comme ça, ce nâest pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas, je disais seulement, je voulais seulement dire et ce nâĂ©tait pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire... LOUIS. â Ne pleure pas. ANTOINE. â Tu me touches je te tue. LA MERE. â Laisse-le, Louis, laisse-le maintenant. Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie II, scĂšne 2 Jean Luc Lagarce nĂ© en 1957 et mort en 1995 est un auteur dramatique contemporain et metteur en scĂšne du XXe siĂšcle, il publie en 1990 Juste avant la fin du monde, une piĂšce de théùtre. Dans la scĂšne 2 de la partie 2, Louis, hĂ©ros principal de la piĂšce, revient aprĂšs une longue absence annoncer sa mort prochaine Ă sa famille. Son frĂšre et sa sĆur se disputent, et il finira par repartir sans rien leur dire. Ainsi nous pourrons nous demander dans quelle mesure cette scĂšne montre lâĂ©chec de la communication pour Ă©viter les conflits. Pour cela, nous aborderons dans un premier temps les tensions qui posent un problĂšme de communication au sein de la famille. Dans un deuxiĂšme temps, nous analyserons la violence qui finit par dominer la scĂšne, en se substituant Ă la communication. I. Des tensions qui brouillent la communication Antoine, le frĂšre du hĂ©ros, est en colĂšre contre Suzanne, leur sĆur. Elle lui reproche des choses qui selon lui sont fausses. La tension entre les membres de la famille est de ce fait palpable. a Chaque personnage est impliquĂ© Antoine exprime sa colĂšre je ne disais rien .. je n'ai rien dit de plus ... je n'ai rien dit » lignes 2,5,7. Il se rĂ©pĂšte pour prouver son innocence. Il continue en se questionnant y-a-t-il quelque chose de dĂ©sagrĂ©able Ă ce que je dis ? » puis prend son frĂšre Ă tĂ©moin Louis! ... j'ai dit quelque chose de dĂ©sagrĂ©able ? » Antoine est indignĂ© Ne me regardez pas comme ça ! » Catherine la femme dâAntoine prend Ă son tour partie et dĂ©fend Suzanne Elle ne te dit rien de mal ». Elle juge son mari en l'accusant d'ĂȘtre une brute tu es un peu brutal » et continue en lui disant on ne peut rien te dire » b Une difficultĂ© de communication, accentuĂ©e par la paranoĂŻa d'Antoine Antoine par la suite s'interroge Ă nouveau Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? » Ce questionnement rhĂ©torique nous donne l'impression qu'il est paranoĂŻaque. Il croit que tout le monde est contre lui Vous ĂȘtes terribles,tous avec moi » Cela accentue sa possible paranoĂŻa. Louis essaie de dĂ©fendre Antoine mais celui-ci le brime en le surnommant la bontĂ© mĂȘme » L'auteur emploie ici une antiphrase. Il se met en position de victime ce n'est pas bien, ce n'est pas juste » arrĂȘtez...de me prendre pour un imbĂ©cile ! » Il emploie un rythme redondant et amplifie ses propos. Antoine n'arrive pas Ă communiquer, et finit par substituer Ă ses difficultĂ©s de communication un comportement violent. II. La violence d'Antoine se substitue Ă la communication a L'agressivitĂ© d'Antoine Antoine finit par devenir violent, il repousse sa femme Je n'ai rien ne me touche pas » Il poursuit avec toi, non plus, ne me touche pas ! » il devient agressif, il insinue qu'on le prend pour un monstre comme une bĂȘte curieuse » il se compare Ă une bĂȘte. Quand Louis essaie de le consoler Ne pleure pas », il se fait aussitĂŽt rejeter Tu me touches je te tue ». Il finit ainsi son dialogue par une menace de mort. b Le dĂ©sespoir d'Antoine Antoine finit par lĂącher prise et ne dĂ©sire plus rien il fait comme il veut, je ne veux plus rien » Il a perdu toute conviction, il pense que c'est injuste ce qui lui arrive et il le fait savoir ce ne peut pas... ce n'est pas une chose juste, vous ne pouvez pas... cela ne se peut pas. » Il est accablĂ© sous les reproches. Il bafouille et se rĂ©pĂšte et ne finit pas ses phrases je voulais seulement dire... » Il finit par succomber Ă la pression et finit par pleurer. Leur mĂšre intervient et ordonne Ă Louis de s'Ă©loigner Laisse-le, Louis, laisse-le maintenant. », ce qui met fin Ă la discussion. Conclusion En dĂ©finitive Antoine est un Ă©ternel incompris, il ne sait pas exprimer ses sentiments et se sent offensĂ© et attaquĂ© par tous. Il en devient paranoĂŻaque et violent. Les tensions naissantes dans cette scĂšne se sont ainsi transformĂ©es en violence. Louis lui, dans ce passage, est constamment agressĂ© par son frĂšre aĂźnĂ©, qui menace mĂȘme de le tuer. L'auteur met en avant la rage d'Antoine en laissant du coup Louis de cĂŽtĂ©. Louis a bien essayĂ© d'arranger les choses, mais en vain. Il partira sans avoir pu leur annoncer son funeste destin. La violence a dĂšs pris le pas sur la communication, qui a empĂȘchĂ© la principale raison de la venue de Louis.
Résuméde Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce Prologue Le thÚme de la piÚce est annoncé dÚs le prologue. Louis, le personnage principal, y annonce sa mort de maniÚre
ï»żJuste la fin du monde analyse des personnages. La piĂšce de Jean-Luc Lagarce propose des personnages particuliĂšrement intĂ©ressants Ă analyser. De plus, ceux-ci permettent de nous interroger sur le thĂšme du parcours associĂ© crise individuelle, crise familiale ». Dâabord, il est le personnage aĂźnĂ©. Dâailleurs, il porte le mĂȘme prĂ©nom que son pĂšre avant lui et que le premier nĂ© des enfants dâAntoine. Il revĂȘt ainsi un rĂŽle dĂ©terminant dans la famille, il semble ĂȘtre celui qui sera Ă la tĂȘte de la cet aĂźnĂ© a quittĂ© la maison familiale, pour une raison qui est tue, il y a plus de dix ans. Son retour, Ă lâinstar de celui du fils prodigue, suscite les passions au sein de la plus, dĂšs le prologue, Louis apparaĂźt comme un personnage tragique. Sa dĂ©cision de retourner voir sa famille tĂ©moigne pourtant dâune volontĂ© de rĂ©sister, de maĂźtriser au moins lâannonce de sa fin Louis est un personnage mutique. Il Ă©coute sans intervenir et semble rester extĂ©rieur aux remarques des autres membres de la famille. Par exemple, lorsque Suzanne fait son monologue. explication linĂ©aire du monologue de Suzanne Il Ă©coute sans rĂ©agir aux propos de sa outre, il est Ă©crivain, il a donc une figure dâintellectuel. Dâailleurs, il cherche le mot juste voir lâusage de lĂ©panorthose. Il apparaĂźt donc comme opposĂ© Ă son frĂšre Antoine. Effectivement Antoine travaille dans une usine. Il incarne donc le manuel. Dâailleurs, sa femme et lui habitent, selon les propos de Suzanne, un petit pavillon trĂšs il est trĂšs en colĂšre. Dâune part, il semble avoir souffert du dĂ©part de son frĂšre et dâautre part, il semble souffrir de leur grande Ă Louis qui parle peu mais avec aisance, Antoine est maladroit et parfois mĂȘme grossier. Par certains aspects, il apparaĂźt comme le miroir de Suzanne. Leur langage trahit leur bouillonnement intĂ©rieur quand Louis apparaĂźt placide. Dâabord, elle est beaucoup plus jeune que ses frĂšres. Elle nâa donc pas un souvenir prĂ©cis des moments partagĂ©s avec Louis. Elle nâĂ©tait alors quâune elle semble enthousiaste Ă lâidĂ©e de retrouver ce frĂšre aĂźnĂ© dont on imagine quâil a suscitĂ© beaucoup de conversations familiales pendant cette dĂ©cennie dâ elle va trĂšs rapidement se trouver submergĂ©e par son Ă©motion. Lâenthousiasme laisse place aux reproches. voir le monologueComme son frĂšre et sa mĂšre, elle incarne une classe sociale laborieuse mais peu fortunĂ©e. Louis, Ă lâinverse semble ĂȘtre sorti de ce milieu et avoir atteint une sphĂšre plus aisĂ©e. Ainsi, elle nâa pas de voiture Ă elle, elle la partage avec sa mĂšre, de mĂȘme quâelle nâa pas de domicile Ă elle, elle a conservĂ© sa chambre dans la maison familiale. 4. LA MERE Dâabord, il faut noter que la mĂšre est le seul personnage Ă nâavoir pas de prĂ©nom. Elle semble incarner le symbole de toutes les mĂšres plutĂŽt quâune mĂšre Ă lâinstar du pĂšre dans la parabole du fils prodigue, elle est heureuse de retrouver son fils. Mais, comme Suzanne, son enthousiasme se transforme en reproches. Elle peine Ă montrer clairement son amour et sa joie Ă son plus, elle sâinterpose entre ses enfants pour maintenir le calme lorsque les tensions sâ elle incarne une mĂ©moire du passĂ© familial. Elle rappelle les moments heureux du passĂ©, vĂ©cus avec le pĂšre. Ainsi, les dimanches sont Ă©voquĂ©s avec nostalgie. MalgrĂ© le manque dâargent qui ne permettait pas de partir en vacances, elle est nostalgique de ces moments oĂč tous Ă©taient rĂ©unis. 5. CATHERINE Câest un personnage singulier et intĂ©ressant. Elle ne partage pas le mĂȘme sang puisquâelle est lâĂ©pouse dâAntoine. Elle nâa pas connu Louis avant son elle se montre sympathique et sâefforce dâaider Louis Ă rattraper le temps passĂ©. Elle lui parle de leur mariage auquel il nâa pas assistĂ©, Ă la naissance des enfants quâil nâa pas apparaĂźt un peu comme une intermĂ©diaire entre les deux frĂšres mais elle se refuse Ă prendre la parole en lieu et place dâAntoine lorsque Louis lâinterroge. CONCLUSION JUSTE LA FIN DU MONDE ANALYSE Nous espĂ©rons que cette fiche JUSTE LA FIN DU MONDE ANALYSE » a pu ĂȘtre utile. NâhĂ©site pas Ă poster tes commentaires ou questions dans les commentaires ci-dessous. âBiographie de Jean-Luc Lagarce âDissertation Juste la fin du monde -Explication linĂ©aire du prologue de Juste la fin du monde âExplication linĂ©aire du monologue de Suzanne âExplication linĂ©aire de lâĂ©pilogue Navigation des articles Pour s'amĂ©liorer en français
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Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie I, scĂšne 4 Analyse linĂ©aire. DerniĂšre mise Ă jour 02/12/2021 âą ProposĂ© par jllesaint Ă©lĂšve Texte Ă©tudiĂ© LA MERE. â Le dimanche... ANTOINE. â Maman ! LA MERE. â Je nâai rien dit, je racontais Ă Catherine. Le dimanche... ANTOINE. â Elle connaĂźt ça par cĆur. CATHERINE. â Laisse-la parler, tu ne veux laisser parler personne. Elle allait parler. LA MERE. â Cela le gĂȘne. On travaillait, leur pĂšre travaillait, je travaillais et le dimanche â je raconte, nâĂ©coute pas â, le dimanche, parce que, en semaine, les soirs sont courts, on devait se lever le lendemain, les soirs de la semaine ce nâĂ©tait pas la mĂȘme chose, le dimanche, on allait se promener. Toujours et systĂ©matique. CATHERINE. â OĂč est-ce que tu vas, quâest-ce que tu fais ? ANTOINE. â Nulle part, je ne vais nulle part, oĂč veux-tu que jâaille ? Je ne bouge pas, jâĂ©coutais. Le dimanche. LOUIS. â Reste avec nous, pourquoi non ? Câest triste. LA MERE. â Ce que je disais tu ne le connais plus, le mĂȘme mauvais caractĂšre, bornĂ©, enfant dĂ©jĂ , rien dâautre ! Et par plaisir souvent , tu le vois lĂ comme il a toujours Ă©tĂ©. Le dimanche â ce que je raconte â le dimanche nous allions nous promener. Pas un dimanche oĂč on ne sortait pas, comme un rite, Je disais cela, un rite, une habitude. on allait se promener, impossible dây Ă©chapper. SUZANNE. â Câest lâhistoire dâavant, lorsque jâĂ©tais trop petite ou lorsque je nâexistais pas encore. LA MERE. â Bon, on prenait la voiture, aujourdâhui vous ne faites plus ça, on prenait la voiture, nous nâĂ©tions pas extrĂȘmement riches, non, mais nous avions une voiture et je ne crois pas avoir jamais connu leur pĂšre sans une voiture. Avant mĂȘme que nous nous marions, mariions ? avant quâon ne soit mariĂ©s, je le voyais dĂ©jĂ â je le regardais â il avait une voiture une des premiĂšres dans ce coin-ci, vieille et laide et faisant du bruit, trop, mais, bon, câĂ©tait une voiture, il avait travaillĂ© et elle Ă©tait Ă lui, câĂ©tait la sienne, il nâen Ă©tait pas peu fier. ANTOINE. â On lui fait confiance. LA MERE. â Ensuite, notre voiture, plus tard, mais ils ne doivent pas se souvenir, ils ne peuvent pas, ils Ă©taient trop petits, je ne me rends pas compte, oui, peut-ĂȘtre, nous en avions changĂ©, notre voiture Ă©tait longue, plutĂŽt allongĂ©e, aĂ©rodynamique», et noire, parce que noir, il disait cela, ses idĂ©es, noir cela serait plus chic », son mot, mais bien plutĂŽt parce quâen fait il nâen avait pas trouvĂ© dâautre. Rouge, je le connais, rouge, voilĂ , je crois, ce quâil aurait prĂ©fĂ©rĂ©. Le matin du dimanche, il la lavait, il lâastiquait, un maniaque, cela lui prenait deux heures et lâaprĂšs-midi, aprĂšs avoir mangĂ©, on partait. Toujours Ă©tĂ© ainsi, je ne sais pas, plusieurs annĂ©es, belles et longues annĂ©es, tous les dimanches comme une tradition, pas de vacances, non, mais tous les dimanches, quâil neige, quâil vente, il disait les choses comme ça, des phrases pour chaque situation de lâexistence, quâil neige, quâil pleuve, quâil vente », tous les dimanches, on allait se promener. Quelquefois aussi, le premier dimanche de mai, je ne sais plus pourquoi, une fĂȘte peut-ĂȘtre, le premier dimanche aprĂšs le 8 mars qui est la date de mon anniversaire, lĂ , et lorsque le dimanche tombait un dimanche, bon, et encore le premier dimanche des congĂ©s dâĂ©tĂ© â on disait quâon partait en vacances », on klaxonnait, et le soir en rentrant on disait que tout compte fait, on Ă©tait mieux Ă la maison, des Ăąneries â et un peu aussi avant la rentrĂ©e des classes, lâinverse, lĂ comme si on rentrait de vacances, toujours les mĂȘmes histoires, quelquefois, ce que jâessaie de dire, nous allions au restaurant, toujours les mĂȘmes restaurants, pas trĂšs loin et les patrons nous connaissaient et on y mangeait toujours les mĂȘmes choses, les spĂ©cialitĂ©s et les saisons, la friture de carpe ou des grenouilles Ă la crĂšme, mais ceux -lĂ ils nâaimaient pas ça. AprĂšs ils eurent treize et quatorze ans, Suzanne Ă©tait petite, ils ne sâaimaient pas beaucoup, ils se chamaillaient toujours, ça mettait leur pĂšre en colĂšre, ce furent les derniĂšres fois et plus rien nâĂ©tait pareil. Je ne sais pas pourquoi je raconte ça, je me tais. Des fois encore, des pique-niques, câest tout, on allait au bord de la riviĂšre, oh lĂ lĂ lĂ ! bon, câest lâĂ©tĂ© et on mange sur lâherbe, salade de thon avec du riz et de la mayonnaise et des Ćufs durs, â celui-lĂ aime toujours autant les Ćufs dursâ et ensuite, on dormait un peu, leur pĂšre et moi, sur la couverture, grosse couverture verte et rouge, et eux, ils allaient jouer Ă se battre. CâĂ©tait bien. AprĂšs, ce nâest pas mĂ©chant ce que je dis, aprĂšs ces deux-lĂ sont devenus trop grands, je ne sais plus, est-ce quâon peut savoir comment tout disparaĂźt ? ils ne voulurent plus venir avec nous, ils allaient chacun de leur cĂŽtĂ© faire de la bicyclette, chacun pour soi, et nous seulement avec Suzanne, cela ne valait plus la peine. ANTOINE. â Câest notre faute. SUZANNE. â Ou la mienne. Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie I, scĂšne 4 Juste la fin du monde est une Ćuvre rĂ©digĂ©e par Jean Luc Lagarce en 1990 suite Ă la prise de conscience de son Ă©tat de santĂ©. Il s'agit d'une piĂšce de théùtre mettant en scĂšne Louis, un jeune homme de 34 ans allant rendre visite Ă sa famille qu'il n'avait pas vue depuis longtemps. Cependant, la raison de sa visite n'est en aucun cas porteuse de bonnes nouvelles. Au bout de 12 ans sans avoir vu sa famille, Louis leur rend visite dans le but de leur annoncer qu'il est mourant. NĂ©anmoins, sa famille contrariĂ©e du fait qu'il n'a pas prĂ©venu avant de venir et du fait qu'il ne leur a jamais rendu visite auparavant, empĂȘche Louis d'en venir Ă ce sujet sensible. Cette piĂšce va exprimer plusieurs thĂšmes qui vont tourner autour de la famille. L'auteur va introduire son histoire en prĂ©cisant le jour oĂč elle se dĂ©roule c'est-Ă -dire un dimanche et va durer prĂšs d'une annĂ©e. De plus, il traite les problĂšmes de familles qui sont assez courants tels que les reproches, le manque de communication, les difficultĂ©s de comprĂ©hension entre les personnages. Dans cette scĂšne, la mĂšre profite de la rĂ©union familiale afin d'Ă©voquer des souvenirs d'enfance de Louis et d'Antoine ayant une relation fraternelle tendue. Ceci va permettre de retracer l'Ă©volution des liens qui unissent chaque membre de la famille. Ainsi, on peut alors se demander comment la mĂšre raconte-t-elle les prĂ©mices de la tragĂ©die familiale ? Dans un premier temps, nous verrons la contrition d'Antoine que l'on retrouve de la ligne 1 Ă la ligne 45. Par la suite, nous traiterons des souvenirs nostalgiques de la mĂšre de la ligne 16 Ă la ligne 114. Et enfin dans un troisiĂšme et dernier temps nous Ă©tudierons le dĂ©litement familial de la ligne 115 Ă la ligne 140. I. La contrition d'Antoine ligne 1 Ă 45 Tout d'abord, dĂ©s la premiĂšre ligne dimanche...» la mĂšre, s'apprĂȘte Ă raconter une anecdote en l'introduisant par le jour de la semaine reprĂ©sentant le jour du seigneur et des rĂ©unions familiales. C'est un jour important pour elle puisqu'elle est proche de sa famille et que c'est le jour dans lequel de nombreux souvenirs refont surface. Cependant, Antoine va interrompre sa mĂšre Maman ! » ligne 2 puisqu'il ne veut pas faire resurgir ces anciens souvenirs qui peuvent pour lui ĂȘtre douloureux. Antoine a comme Ă©tĂ© victime du passĂ© puisqu'il a dĂ» surmonter seul le dĂ©part de son frĂšre, et prendre le rĂŽle de l'aĂźnĂ© avec sa petite sĆur, un rĂŽle qu'il a peut-ĂȘtre eu du mal Ă tenir ce qui peut expliquer son cĂŽtĂ© agressif. On peut relever un manque de communication ici puisqu'il empĂȘche son entourage de divulguer n'importe quelles informations relevant du passĂ©. Suite Ă cela, la mĂšre nie ses propos puis les justifie par le fait qu'elle raconte seulement des souvenirs du passĂ© Ă sa belle fille Je n'ai rien ⊠dimanche⊠» ligne 3-5. Elle use de la figure de style de l'Ă©panorthose puisqu'elle se contredit en disant n'avoir rien dit puis en suivant son propos par le fait qu'elle Ă©tait seulement en train de raconter. C'est une maniĂšre de se dĂ©fendre et de se justifier par la mĂȘme occasion pour ne pas assumer ses torts. Antoine va donc affirmer que sa mĂšre raconte souvent des histoires du passĂ©, au point mĂȘme que son Ă©pouse puisse connaĂźtre ces histoires de façon prĂ©cise. elle connaĂźt ⊠cĆur » ligne 6 Il s'agit encore d'une excuse pour esquiver le passĂ© et ces souvenirs pesants. Catherine, elle, va prendre la dĂ©fense de sa belle-mĂšre et exiger Ă Antoine de la laisser raconter ce qu'elle a besoin de rapporter Laisse la parler ⊠allait parler » ligne 7-9. On retrouve la rĂ©pĂ©tition du verbe "parler"â pour insister sur le manque de communication prĂ©sent au sein de cette famille. Elle insiste sur le fait qu'Antoine cherche Ă tout contrĂŽler sĂ»rement due Ă l'absence de son frĂšre, mais aussi de son pĂšre. Sa mĂšre, quant Ă elle, va employer les mots cela le gĂšne » ligne 10, provenant des Ă©crit bibliques, gĂ©henne exprimant l'enfer et fait donc parti du champ lexical de la souffrance physique et psychologique. Dans la phrase on travaillait ⊠le dimanche » ligne 11 Ă 13, la mĂšre prĂ©cise de qui elle parle lorsqu'elle dit on travaillait ». En effet elle dit qu'elle-mĂȘme et le pĂšre travaillaient. On peut dire que c'est une forme dâĂ©panorthose ici aussi puisqu'elle reprend son propos et tente de le corriger et mĂȘme d'y apporter des prĂ©cisions. Elle va finir par se rendre compte dans la phrase Je raconte, n'Ă©coute pas » que son fils ne l'Ă©coute pas et cherche Ă fermer toutes les portes de communication. Il refuse catĂ©goriquement d'Ă©couter la moindre information lui rappelant son passĂ©. Elle commence donc Ă raconter les souvenirs en insistant sur le jour du dimanche pour accentuer le fait qu'il s'agit pour elle d'un jour important, le jour du repos, le jour de la famille, le jour des souvenirs. Suzanne va alors interrompre sa mĂšre et s'adresser directement Ă son frĂšre Antoine qui s'apprĂȘte Ă s'en aller puisqu'il refuse catĂ©goriquement d'assister Ă cette remĂ©moration de souvenirs oĂč est-ce que tu vas, qu'est-ce que tu fais ? » ligne 21-22. Dans la rĂ©ponse d'Antoine, nous retrouvons la rĂ©pĂ©tition du terme nulle part » pour bien insister sur la justification d'Antoine nulle part ⊠le dimanche » ligne 23-27. En effet mĂȘme s'il ne veut pas assister Ă la narration de sa mĂšre, il ne veut pas non plus que son entourage ait une image de lui similaire Ă celle de son frĂšre Louis qui lui est rĂ©ellement parti. Suite Ă cela Louis va faire preuve d'impudeur puisqu'il ose dire Ă son frĂšre Reste avec, pourquoi non ? C'est triste » lignes 28-29, qui refuse simplement d'Ă©couter sa mĂšre raconter des souvenirs d'enfance or que lui-mĂȘme Ă rĂ©ellement quittĂ© son foyer familial sans jamais prendre des nouvelles des siens. Par la suite, la mĂšre dresse un portrait d'Antoine qui est trĂšs entĂȘtĂ© depuis sa plus tendre enfance. Elle le dĂ©crit auprĂšs de Louis qui n'a assistĂ© ni Ă l'Ăąge tendre ni Ă l'adultisme de son petit frĂšre. Elle dit qu'il n'a pas pris en maturitĂ© et qu'il est tout autant puĂ©ril qu'autrefois. Elle paraĂźt rancuniĂšre suite Ă l'impudicitĂ© de son fils. On peut apercevoir des tensions entre Antoine et la mĂšre qui doivent ĂȘtre prĂ©sentes depuis quelque temps maintenant. Dans la phrase Le dimanche ... impossible d'y Ă©chapper » ligne 36-42, nous retrouvons la rĂ©pĂ©tition du jour dimanche qui exprime un jour important pour la famille. On pourrait mĂȘme aller jusqu'Ă dire qu'il s'agit d'un jour sacrĂ© puisquâici, la mĂšre parle d'un rituel d'oĂč l'utilisation du nom rite » qui est rĂ©pĂ©tĂ© deux fois. Elle insiste sur le fait que cela se produit chaque dimanche en utilisant les mots habitude » et impossible d'y Ă©chapper ». On peut alors comprendre qu'il s'agit d'une obligation et que cela peut ĂȘtre la source de souvenirs douloureux pour certains. Suzanne quant Ă elle, malgrĂ© tout ses efforts reste celle qui vient aprĂšs, celle qui n'est pas concernĂ©e par les histoires familiales, car, trop jeune, elle n'Ă©tait pas consciente des affaires familiales antĂ©rieures C'est l'histoire d'avant ⊠lorsque je n'existais pas encore » ligne 43-45. II. Les souvenirs nostalgiques de la mĂšre ligne 16 Ă la ligne 114 Ensuite, dans la premiĂšre ligne de ce deuxiĂšme mouvement, la mĂšre insiste encore une fois sur le retour au prĂ©sent pour exprimer une coupure entre les Ă©vĂšnements du passĂ© et ceux du prĂ©sent. Elle aurait peut-ĂȘtre aimĂ© avoir les mĂȘmes habitudes qu'autrefois ce qui n'est pas le cas et ce qui la dĂ©sole. Nous retrouvons Ă©galement la rĂ©pĂ©tition du mot voiture pour exprimer une forme de fiertĂ© On prenait ⊠une voiture » ligne 46-51. En effet, malgrĂ© leur statut modeste, ils avaient un vĂ©hicule qui est l'un des Ă©lĂ©ments les plus importants de ce deuxiĂšme mouvement. Cette voiture a permis de crĂ©er des souvenirs qui ont marquĂ© la famille, principalement la mĂšre. Cependant la personne la plus fiĂšre de cette acquisition Ă©tait le pĂšre. De plus, dans ce mouvement nous pouvons observer la confusion de la mĂšre qui rĂ©flĂ©chit en mĂȘme temps qu'elle parle ce qui la dĂ©soriente et la fait hĂ©siter entre le prĂ©sent de l'indicatif et le prĂ©sent du subjonctif Avant mĂȘme ⊠dĂ©jà » ligne 52-53. Ceci nous Ă©claire sur les problĂšmes de communication qu'elle peut avoir dus Ă ses pensĂ©es illuminĂ©es par le passĂ©. Le pĂšre, lui est reprĂ©sentĂ© comme un ouvrier ayant travaillĂ© pĂ©niblement et longtemps pour obtenir un bien qui lui est cher comme sa voiture je le regardais ⊠confiance » ligne 55-61. Il en est fier puisqu'il n'a pas acquis cette voiture gratuitement, au contraire il l'a mĂ©ritĂ© suite Ă son implication dans son travail. La mĂšre cherche des dĂ©fauts Ă ce bien en disant qu'il Ă©tait usĂ© et bruyant. Elle ne prend pas en compte le fait que, dĂ» Ă son revenu modeste, il n'aurait pas pu obtenir une voiture de qualitĂ© comme elle aurait pu l'espĂ©rer. Il reprĂ©sente la fiertĂ© ouvriĂšre du 19e siĂšcle. De plus la mĂšre transforme le nous avions une voiture » en c'Ă©tait la sienne ». Elle appuie le fait que la voiture Ă©tait au pĂšre en premier avant d'ĂȘtre Ă la famille. Elle dresse un portrait de lui comme quelqu'un de coutumier, de traditionnel. On pourrait mĂȘme affirmer qu'il a une prĂ©fĂ©rence pour son bien acquis que pour elle-mĂȘme. Ces propos sont confirmĂ©s par la remarque d'Antoine. Par la suite nous pouvons observer que la mĂšre semble perdue dans ses souvenirs. Elle croit vivre dans le passĂ© et semble se souvenir de chaque Ă©lĂ©ment du passĂ© comme si elle y Ă©tait coincĂ©e et pourtant elle a des doutes sur ce qu'elle raconte. Notamment lorsquâelle emploie le peut-ĂȘtre » ligne 65. Elle a quelques fois des retours Ă la rĂ©alitĂ© lorsqu'elle dit trop petits » ligne 64 elle rĂ©alise ailleurs qu'il est possible qu'il ne s'en rappelle plus au cours de leur maturitĂ©. On sent un dĂ©calage entre l'Ă©poque dans laquelle elle se sent et la rĂ©alitĂ©. En effet elle est persuadĂ©e d'ĂȘtre encore dans le passĂ© et pourtant elle emploie des termes tels que plus tard » ligne 62. D'aprĂšs la mĂšre et noire ⊠son mot » ligne 69-71, le pĂšre disait avoir des idĂ©es noires ce qui reflĂšte son ressenti. Il devait se sentir comme dĂ©valorisĂ© ou de cĂŽtĂ©. Cela nous permet d'en savoir davantage sur les Ă©motions du pĂšre puisque nous ne savons pas grand-chose de lui au cours de la piĂšce. Il dit que le noir reprĂ©sente Ă©galement le chic ce qui fait lĂ©gĂšrement contradiction avec les revenus de la famille. En effet il s'agit d'une famille modeste, et le terme chic» reprĂ©sente surtout les classes sociales riches. De plus la prise de soin de la voiture passe en prioritĂ©. Par la suite la famille rĂ©alise ces activitĂ©s hebdomadaires. Le sens de prioritĂ© est influencĂ© par les prĂ©fĂ©rences de chacun, dans ce cas on peut affirmer que l'amour que le pĂšre a pour sa voiture est peut-ĂȘtre plus important que celui qu'il a pour sa famille. NĂ©anmoins la mĂšre est vraiment attachĂ©e Ă ces annĂ©es qui regroupent tous ses meilleurs souvenirs Plusieurs annĂ©es, belles et longues annĂ©es » ligne 82. Elle aurait prĂ©fĂ©rĂ© que ces traditions perpĂ©tuent, mais un Ă©lĂ©ment Ă dĂ©clenchĂ© la fin de ces traditions et donc de ses merveilleux souvenirs. Le pĂšre Ă©tait Ă©galement attachĂ© Ă ces petites habitudes jusqu'Ă les appliquĂ©s mĂȘme dans les pires conditions mĂ©tĂ©orologiques Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente » ligne 88. Ceci explique sĂ»rement l'attachement que la mĂšre a pour ses coutumes. Du Ă toutes ces Ă©motions, la mĂšre commence Ă se mĂ©langer les pinceaux lors de son explication, elle traite du premier dimanche de mai puis le premier dimanche aprĂšs le 8 mars. Elle ne sait plus oĂč elle en est ou mĂȘme ce qu'elle dit. Elle ne finit plus ses phrases puisqu'elle-mĂȘme ne sait pas quoi dire ni comment complĂ©ter ses propres phrases. Elle paraĂźt confuse et ne se souvient plus vraiment de cette pĂ©riode de leur vie. La famille va alors s'inventer des vacances, car pour eux les vacances ne sont pas reprĂ©sentĂ©es par le lieu, mais bien avec quelles personnes elles sont rĂ©alisĂ©es. on disait ⊠histoires » ligne 98-104. La mĂšre Ă©tablit une description du pĂšre comme quelqu'un qui n'est pas aventurier qui ne possĂšde rien d'Ă©tonnant. Un pĂšre de famille basique qui ne sort pas du lot, mais qui ne lui dĂ©plaĂźt pas pour autant. Elle se contente de cela et est nostalgique de cette pĂ©riode. Elle emploie le terme Ăąneries » comme pour dire que ce sont des bĂȘtises influencĂ©es par un comportement puĂ©ril du pĂšre. Ă la fin de ce deuxiĂšme mouvement, la mĂšre explique que la famille se rendait parfois au restaurant et oĂč on leur servait des spĂ©cialitĂ©s de saisons malgrĂ© leur instabilitĂ© financiĂšre nous allions ⊠ça » ligne 106-113. Ceci se passe encore une fois le dimanche un jour vraiment spĂ©cial pour l'intĂ©gralitĂ© de la famille. Cette famille semble comme sociable puisqu'elle a fini par ĂȘtre assez proche des gĂ©rants du restaurant. Ceci appuie le caractĂšre spĂ©cial du dimanche rapprochant la famille, mais aussi les inconnus de cette derniĂšre. Nous pouvons relever le terme ceux-là », employĂ© par la mĂšre pour dĂ©crire ses enfants auprĂšs de Catherine, ce qui insiste sur les tensions prĂ©sentes au sein de la famille. III. Le dĂ©litement familial ligne 115 Ă 140 Enfin, dĂšs le dĂ©but de ce troisiĂšme mouvement, la mĂšre tient ses enfants responsable de la rupture de ces habitudes familiales, causĂ©e par leur croissance AprĂšs ⊠pareil » ligne 114-118. Elle leur reproche d'avoir grandi et d'ĂȘtre coupables de ce dĂ©litement familial par leur dispute. Ceci en dit long sur le rapport que la mĂšre a avec ses enfants, elle se dit que s'ils Ă©taient restĂ©s aussi petits qu'avant peut-ĂȘtre que ces traditions auraient perpĂ©tuĂ©. Ce qui explique la raison pour laquelle ses idĂ©es restent constamment dans le passĂ©. C'est Ă partir de ce moment lĂ que l'union familiale c'est fragilisĂ©e. Elle va par la suite se rendre compte de ce qu'elle a dit devant ses enfants et tente de se rattraper en s'excusant indirectement. Elle poursuit son propos en disant qu'elle arrĂȘte de parler et finit par changer de sujet et raconter la suite de ses joyeux souvenirs je ne sais pas pourquoi je raconte ça, je me tais » ligne 119. Encore une fois, on remarque une difficultĂ© de communication puisque la mĂšre se retient de parler pour Ă©viter de rabaisser ou de blesser ses enfants. Elle a eu le rĂ©flexe de changer de sujet, ce qui est arrivĂ© de nombreuses fois au cours de la piĂšce lorsque des propos blessants font surface dans la discussion. Dans la phrase des fois encore, des piques-niques, c'est tout ⊠oh lĂ lĂ là », on peut apercevoir la remontĂ©e de souvenirs immĂ©diate exprimĂ©e par le oh lĂ lĂ là ». Elle est heureuse de raconter ces moments merveilleux passĂ©s avec sa famille avant que celle-ci ne se dĂ©truise. Elle utilise Ă©galement le c'est tout » pour insister sur la banalitĂ© des activitĂ©s rĂ©alisĂ©es en ce temps. Une activitĂ© banale pour les autres familles, mais considĂ©rable pour elle. Nous pouvons observer une utilisation du prĂ©sent de l'indicatif exprimĂ©e par la mĂšre, comme si elle racontait un Ă©vĂšnement actuel. Elle rĂ©flĂ©chit en mĂȘme temps qu'elle parle et fais donc des erreurs entre le moment oĂč elle raconte et celui oĂč l'histoire se dĂ©roule. La mĂšre revient ensuite immĂ©diatement Ă l'imparfait lors de sa narration. Elle utilise encore une fois la figure de style de l'Ă©panorthose lorsqu'elle prĂ©cise son propos au moment mĂȘme oĂč elle parle de la couverture. En disant c'Ă©tait bien », la mĂšre exprime le fait que ça ne l'ait plus puisqu'elle emploie l'imparfait pour qualifier l'Ă©poque ou tout allait bien. Elle regrette ce temps et insinue que le temps actuel, sans le pĂšre, avec un retour de Louis brutal, et les tensions prĂ©sentes dans la maison est un temps qu'elle aurait prĂ©fĂ©rĂ© Ă©viter de vivre. Avant mĂȘme de commencer Ă rapprocher quoi que ce soit, elle tente d'attĂ©nuer ses mots pour Ă©viter de brusquer qui que ce soit. Indirectement elle accuse ses enfants d'ĂȘtre la cause de la dĂ©sagrĂ©gation de la famille AprĂšs, ce n'est pas mĂ©chant ce que je dis non, aprĂšs ces deux-lĂ sont devenus trop grands, je ne sais plus » ligne 31-33. Elle va Ă©galement user d'une question rhĂ©torique dans laquelle la mĂšre rĂ©alise que tout ça appartient au passĂ© et que rien ne fera revenir ces doux moments est-ce qu'on peut savoir comment tout disparaĂźt ? » ligne 134. Elle cherche tout de mĂȘme Ă comprendre quoi ou bien qui a dĂ©clenchĂ© tant de facteurs ayant participĂ© Ă cette destruction. GrĂące Ă la phrase Ils ne voulurent ⊠pour soi » ligne 135-136, nous pouvons comprendre que Louis n'est pas le seul responsable de cette destruction familiale. En effet, bien avant le dĂ©part de Louis, la famille Ă©tait dĂ©jĂ presque totalement dĂ©truite principalement dĂ» Ă l'Ă©loignement des deux frĂšres dans leur enfance. Ils ont pris des chemins diffĂ©rents exprimĂ©s par la mĂ©taphore chacun de leur cĂŽtĂ© faire de la bicyclette ». La bicyclette reprĂ©sente le chemin de vie, les objectifs, les ambitions de chacun qui Ă©taient contradictoires. La mĂšre paraĂźt triste, nostalgique, déçue lorsqu'elle parle de l'Ă©loignement des deux frĂšres. Suzanne, elle, est encore une fois mise de cĂŽtĂ©. Son enfance ne compte pas aux yeux de la famille puisque les parents ont dĂ©cidĂ© de mettre fin Ă ces coutumes suite Ă la sĂ©paration des deux frĂšres et n'ont pas tenu compte du fait que Suzanne aurait pu Ă©galement avoir une enfance comme celle de ses frĂšres. Elle a toujours Ă©tĂ© Ă l'Ă©cart, que ce soit par rapport aux histoires familiales, ou bien par son Ăąge trop jeune qui l'a empĂȘchĂ© de vivre une belle enfance auprĂšs de sa famille. Elle a Ă©tĂ© dĂ©laissĂ©e par ces deux frĂšres puisquâaprĂšs le dĂ©part de Louis, Antoine n'a pas eu un rĂŽle de grand frĂšre trĂšs protecteur, mais plutĂŽt rabaissant. Ă la fin de ce troisiĂšme mouvement, et de cette scĂšne, Antoine se rend compte de la peine qu'il a provoquĂ©e auprĂšs de sa famille du fait qu'il se soit mis Ă l'Ă©cart de sa famille durant son adolescence. Il reconnaĂźt ses fautes C'est notre faute » ligne 139. Suzanne s'excuse Ă©galement et se sent responsable de sa propre naissance et pense que celle-ci a jouĂ© durant ce dĂ©litement Ou la mienne » ligne 140. Cependant elle n'y est pour rien, mais tente quand mĂȘme d'attirer l'attention sur elle. Elle se sent tellement Ă l'Ă©cart de toutes ces histoires familiales qu'elle serait prĂȘte Ă se rendre responsable de tout cela pour obtenir sa place au sein de la famille. Contrairement Ă son frĂšre et sa sĆur, Louis fait preuve de silence comme depuis le dĂ©but de la piĂšce. Il ne se sent pas responsable de tout cela alors que le facteur ayant dĂ©truit la famille dĂ©finitivement est son dĂ©part de la maison qui a durer des annĂ©es. Conclusion Pour conclure, dans cette scĂšne, la mĂšre tente d'exprimer de façon la plus dĂ©taillĂ©e les souvenirs merveilleux qu'elle possĂšde avec le reste de sa famille. Des souvenirs qu'Antoine cherche Ă oublier. Il Ă©vite d'Ă©couter comme il peut ces histoires lui rappelant son passĂ© avec son frĂšre et son pĂšre, avant mĂȘme qu'il prenne la dĂ©cision de les quitter. On peut relever de la souffrance chez Antoine notamment dans le premier mouvement, cette histoire racontĂ©e par sa mĂšre est une histoire qu'il a entendue de nombreuses fois et qu'il refuse d'entendre de nouveau. Louis reste comme il peut silencieux et ne dĂ©cide de parler que pour faire une remarque assez dĂ©placĂ©e. Dans cette scĂšne nous pouvons Ă©galement comprendre Ă quel moment les relations familiales ont commencĂ© Ă se fragiliser et se dĂ©truire. La mĂšre raconte comment une famille heureuse et trĂšs proche a pu se retrouver sĂ©parĂ©e comme actuellement. Elle raconte l'histoire de toute une vie qui met fin, une forme de peste effacĂ©e, et tente comme elle peut d'avoir un minimum d'attention sur elle et de participer aux histoires familiales auxquelles elle n'a pas assistĂ©.
DansJuste la fin du monde, la famille entiĂšre de Louis a arrĂȘtĂ© de vivre il y a douze ans, son dĂ©part a ouvert des plaies chez chacun qui resurgissent Ă son retour. Vient ensuite le
Voici un guide pour vous aider Ă relire lâextrait de cette longue scĂšne que nous avons Ă©tudiĂ©. DĂ©limitations de lâextrait De la rĂ©plique de Suzanne, Antoine, regarde-moi ⊠rien. » Ă Je vais bien ». Sur les enjeux de lâensemble de la scĂšne Ici, je remets l'extrait en perspective avec tout le dĂ©but de la scĂšne ; vous ne pourriez tout reprendre, mais cela vous permet de vous replonger dans cet extrait avec le contexte en tĂȘte. Rappelez-vous, au moment de retravailler sur cette scĂšne, les enjeux pour Louis, pour les autres personnages, mais aussi pour le dramaturge, alors quâil sâagit de prĂ©parer ce quâau théùtre on appelle habituellement le dĂ©nouement. Pensez Ă relire la scĂšne prĂ©cĂ©dente pour bien situer celle-ci la scĂšne 1 est un monologue de Louis qui annonce nâavoir pas dit ce pourquoi il Ă©tait venu ; ce propos est donc postĂ©rieur Ă la scĂšne qui suit. VoilĂ qui peut crĂ©er une attente trĂšs intĂ©ressante alors que le spectateur jusque-lĂ sâattend Ă ce que Louis parle, il dĂ©couvre que ce ne sera pas le cas. Comment la piĂšce peut-elle bien se dĂ©nouer sâil demeure silencieux sur lâessentiel ? Que va-t-il dire ? Pensez aussi aux personnages de la scĂšne 2 qui devrait aurait dĂ» ? ĂȘtre le protagoniste ? Quel est finalement le personnage le plus important ? Quel effet cela produit-il in fine sur le spectateur ? Je vous recommande enfin de relire la scĂšne 1 de la premiĂšre partie la scĂšne 2 reprend les mĂȘmes personnages, et comme en miroir, elle est centrĂ©e sur le dĂ©part de Louis, quand la premiĂšre Ă©tait fondĂ©e sur sa venue. On peut dâailleurs observer cet effet miroir Ă une Ă©chelle plus large au Prologue, dans lequel Louis explique quâil revient annoncer sa mort prochaine, rĂ©pond le monologue de la scĂšne 1 de la deuxiĂšme partie, dans lequel il dit repartir sans avoir parlĂ© ; la scĂšne du dĂ©part, je lâai Ă©crit ci-dessus, pose la question de lâau revoir, quand celle de lâarrivĂ©e soulevait le problĂšme des retrouvailles. Il vous suffit dâextraire de ces scĂšnes une phrase qui vous semble reprĂ©sentative des enjeux Ă©noncĂ©s ci-dessus pour construire une amorce, ou une ouverture intĂ©ressante. Situation de lâextrait Ă lâinstar de sa venue, le dĂ©part de Louis, semble-t-il tout aussi inexpliquĂ©, a dĂ©clenchĂ© une nouvelle crise au sein de la famille, Suzanne dĂ©sirant quâil reste encore, Antoine proposant de le raccompagner. Les tentatives de calmer Antoine, et les mots Ă son encontre âdĂ©sagrĂ©ableâ, âun peu brutalâ, nâont fait quâenvenimer la situation, de sorte que ce qui sâapparentait Ă lâapproche dâun dĂ©nouement a comme créé de nouveaux nĆuds. Mais la colĂšre dâAntoine, qui a focalisĂ© lâattention, semble alors retomber. Lecture dĂ©taillĂ©e Angles de lecture possibles Câest une scĂšne dans laquelle Antoine se justifie, aprĂšs son explosion de colĂšre. Câest une tirade par laquelle Antoine tente de changer le regard des autres dâhomme en colĂšre, il devient un homme fatiguĂ©, victime de son frĂšre Louis. Câest une tirade au cours de laquelle Antoine sâautorise Ă dire aux autres ce quâil Ă©prouve. Cette tirade sâapparente Ă la fois Ă un plaidoyer et Ă une prise de conscience. Câest une scĂšne dans laquelle Antoine se libĂšre Ă la fois dâun poids et du regard des autres. Câest une scĂšne dans laquelle Antoine, qui jusque-lĂ se taisait, sâouvre et se rĂ©vĂšle, alors que retombe sa colĂšre. Cette tirade dâAntoine sâapparente Ă un plaidoyer et un rĂ©quisitoire Ă la fois une dĂ©fense et une accusation. Câest une scĂšne qui renverse la situation oĂč lâon attendait Louis, câest le personnage dâAntoine qui est au centre de lâattention. Antoine, qui se taisait jusque-lĂ âpour donner lâexempleâ, passe ici de la colĂšre Ă lâanalyse, du plaidoyer au rĂ©quisitoire, et se rĂ©vĂšle au spectateur. Câest une scĂšne dans laquelle le personnage dâAntoine se complexifie. ⊠Vous le voyez, ces angles de lecture ont le mĂ©rite de donner Ă entendre, dĂšs l'introduction, ce que vous avez retenu, ce qui oriente votre explication. Par lĂ mĂȘme, vous permettez Ă l'examinateur de mesurer si vous avez une vue d'ensemble, ou si vous prĂ©fĂ©rez une interprĂ©tation globale pertinente de l'extrait. Ces formulations sont parfois des variantes les unes des autres, c'est bien normal. Composition de lâextrait Je vous propose une lecture affinĂ©e de la composition de l'extrait, peut-ĂȘtre lĂ©gĂšrement diffĂ©rente de ce que nous avons vu en classe mais celle-ci me paraĂźt plus claire, plus convaincante et plus pratique pour vous. Premier mouvement Antoine interroge sa fatigue », et tente Ă travers ce mot, fatiguĂ© », de se dĂ©finir. Ce mouvement correspond Ă la premiĂšre phrase ponctuĂ©e il sâachĂšve Ă âje nâai jamais Ă©tĂ© autant fatiguĂ© de ma vieâ. Second mouvement son plaidoyer se poursuit, et tourne Ă lâaccusation, ainsi quâĂ la rectification il rĂ©cuse ainsi lâemploi du terme brutal » pour le qualifier. Tout ce mouvement est fondĂ© sur le mot juste », avec toute sa polysĂ©mie - entre justesse des mots et justice des conduites jusquâĂ ce nâest pas exact ». Ce mouvement lui aussi sâachĂšve par un point final. TroisiĂšme mouvement comme pour illustrer son propos, Antoine rapporte un souvenir dâenfance reprĂ©sentatif et Ă©clairant jusquâĂ On ne peut pas mâaccuser ». Ce troisiĂšme mouvement sâachĂšve par un point final. QuatriĂšme et bref mouvement de clĂŽture de lâextrait Antoine sâadresse Ă Catherine et Ă Suzanne, Ă tous peut-ĂȘtre. Il renvoie Ă Louis la responsabilitĂ© de son dĂ©part. Sa colĂšre semble apaisĂ©e vous aurez lĂ aussi un travail interprĂ©tatif Ă faire. Premier mouvement Antoine se dĂ©finit comme un homme fatiguĂ© ». LâESSENTIEL Pensez Ă commenter, au cĆur de ce dĂ©but de tirade, le crescendo au travers duquel Antoine Ă©voque son Ă©tat, âfatiguĂ©â, et la polysĂ©mie du terme de lâexpression dâun Ă©tat temporaire Ă une vision de soi. Vous songerez Ă insister sur le fait quâil ne sâagit pas seulement ou pas essentiellement dâune excuse, mais bien dâune explication, au service au fond dâune dĂ©fense pro domo Antoine se dĂ©fend ; un plaidoyer pro domo, câest un plaidoyer pour soi-mĂȘme. Le terme âfatiguĂ©â se substitue Ă âbrutalâ, que rĂ©cuse Antoine comment ? Antoine nâest-il pas en train de se dĂ©finir, de se rĂ©vĂ©ler sous nos yeux ? Vous serez attentifs aux retours Ă la ligne et Ă ce quâils traduisent chez le personnage, ainsi quâaux rĂ©pĂ©titions et aux rĂ©fĂ©rences explicites Ă la difficultĂ© de dire. Antoine est-il maladroit ? BouleversĂ© ? Antoine vous paraĂźt-il touchant dans ce dĂ©but de tirade ? Quâest-ce que cela change, quâil soit au centre de lâattention de la famille et des spectateurs ? POUR AFFINER VOTRE LECTURE Ă quoi voit-on que la colĂšre dâAntoine est retombĂ©e ? Quel mot remplace les termes dĂ©sagrĂ©able », brutal » et mal », employĂ©s plus haut ? En quoi ce terme est-il particuliĂšrement riche de sens ? Renvoie-t-il Ă un Ă©tat provisoire ou un Ă©tat permanent ? Pensez Ă rĂ©flĂ©chir Ă la gradation, qui passe de lâĂ©noncĂ© dâun Ă©tat Ă celui dâune dĂ©finition je suis fatiguĂ© ⊠je suis toujours fatiguĂ© ⊠je suis devenu un homme fatiguĂ© ⊠je nâai jamais Ă©tĂ© autant fatiguĂ© de ma vie ». Quels motifs quelles raisons Antoine Ă©vacue-t-il ? Pensez Ă montrer comment Antoine se singularise. Vous pouvez par exemple commenter la portĂ©e gĂ©nĂ©ralisante dâune partie de son propos cf. le âonâ et le prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale âon croit queâŠâ. En quoi peut-on dire quâAntoine parvient Ă affirmer une part de lui-mĂȘme de façon plus nette que dans le reste de la piĂšce ? Second mouvement le plaidoyer se poursuit par la rĂ©cusation du terme âbrutalâ, et se transforme bientĂŽt en rĂ©quisitoire Antoine prend en somme ses juges Ă partie. LâESSENTIEL Comment Antoine parvient-il Ă rĂ©cuser le terme brutal » ? Comment fait-il pour insister sur le refus de ce terme ? Montrez comment le plaidoyer se transforme dĂ©jĂ en accusation en rĂ©quisitoire, avec le reproche sur le regard que lâon porte sur lui, la rĂ©pĂ©tition du pronom âvousâ qui peut-il dĂ©signer ?, la façon dont les autres sont Ă©voquĂ©s, dans un mouvement en expansion comment lâinterprĂ©ter ?. Commentez lâemploi du prĂ©sent âvous ne me regardez pasâ voir ci-dessous ma proposition de questionnement. RĂ©flĂ©chissez au rĂŽle de la juxtaposition dans la tirade dâAntoine, mais aussi, et toujours, aux retours Ă la ligne ; Ă partir de âje ne suis pas un homme brutalâ, il nây en a plus pourquoi cette phrase peut-elle enfin se dĂ©ployer sans interruption ? Commenter le dĂ©tachement dâune partie du texte, ou plutĂŽt lâinterruption du propos dâAntoine pourquoi ce premier blanc difficultĂ© Ă dire ? reprise de souffle ? dĂ©but dâune prise de conscience ? Pensez au personnage Ă qui il sâadresse Ă ce moment prĂ©cis, et Ă ce qui peut se passer sur scĂšne entre les personnages Ă ce moment-lĂ voir ma proposition de questionnement ci-dessous. Montrez lâimportance de lâadjectif âjusteâ et commentez sa polysĂ©mie. Je vous recommande de rĂ©flĂ©chir au fait quâĂ lâimage de toute la tirade, ce mot fait partie dâun ensemble de termes associĂ©s en rĂ©seau fatiguĂ©, brutal, mĂ©chant, mauvais, juste, exact. POUR AFFINER VOTRE LECTURE Je vous invite Ă ĂȘtre attentif au retour du verbe imaginer ». Que dit-il de la façon dont les personnages se pensent les uns les autres au sein de cette famille ? RĂ©flĂ©chissez au motif du regard. Peut-on faire un lien avec la question de lâabandon et donc avec Louis ? Pensez Ă commenter les adresses dâAntoine aux personnages, la rĂ©pĂ©tition du pronom âvousâ quel effet produit-elle ? comment la profĂ©rer ? nâinclut-elle que les personnages ?, les didascalies internes qui suggĂšrent quâAntoine se tourne tour Ă tour vers les uns et les autres, et que peut-ĂȘtre ceux-ci esquissent des gestes Ă son encontre. Quâest-ce qui a changĂ© dans leur rapport Ă Antoine par rapport aux premiĂšres minutes de la scĂšne ? Comment interprĂ©tez-vous lâemploi du prĂ©sent dans la phrase âvous ne me regardez pasâ faut-il y voir un prĂ©sent dâĂ©nonciation câest-Ă -dire, rappelons-le, un prĂ©sent qui rĂ©fĂšre Ă la situation prĂ©sente, et donc une didascalie interne les autres membres de la famille, face Ă lui, ne le regarderaient pas au moment oĂč il Ă©nonce cette tirade, ou un prĂ©sent dâhabitude ils ne le regarderaient jamais, ce qui change aussi lĂ©gĂšrement le sens du verbe regarder ? Pensez Ă interprĂ©ter lâattitude et lâĂ©tat dâAntoine et des autres personnages au milieu de notre extrait, en vous appuyant sur les didascalies internes ça va maintenant » peut Ă©ventuellement en ĂȘtre une, le blanc qui interrompt le propos signe de fatigue ? Reprise de souffle ? HĂ©sitation ? Prise de conscience ?. NâhĂ©sitez pas Ă relever en tout cas tout ce qui exprime, dans ce mouvement, le dĂ©but dâune prise de conscience, mĂȘme si vous sautez quelques lignes puis revenez en arriĂšre pour une autre analyse. Tout ce mouvement sert Ă la fois le plaidoyer pro domo dâAntoine, dĂ©jĂ engagĂ©, et son rĂ©quisitoire contre Louis, Ă lâorigine selon lui de cette situation. Antoine est devant ses juges observez comme il nomme les uns et les autres dans un mouvement dâexpansion. Mais le vocabulaire aussi joue un rĂŽle important. Vous retrouverez le verbe accuser, mais surtout des adjectifs quâAntoine profĂšre, associe et interroge mĂ©chant, mauvais, brutal, exact et surtout juste. Montrez comment, dans un deuxiĂšme temps, la tirade se dĂ©ploie Ă partir dâune prise de conscience. Plusieurs indices en tĂ©moignent, notamment lâadverbe âsoudainâ. Comment interprĂ©ter le rapprochement que fait Antoine entre les termes juste » et exact » ? Pensez Ă prendre le temps de dĂ©finir le terme âjusteâ. TroisiĂšme mouvement Antoine raconte ensuite un souvenir, comme un exemple au service de son plaidoyer ; mais les Ă©pisodes quâil rapporte prolongent aussi sa prise de conscience. LâESSENTIEL Vous commenterez bien sĂ»r le souvenir dâAntoine et la façon dont il est rapportĂ©, devant Louis et Ă Louis attachez-vous aux changements de pronoms Louis est dĂ©signĂ© de plusieurs façons diffĂ©rentes, trĂšs rĂ©vĂ©latrices de la façon dont Antoine porte sa parole, au choix de lâimparfait qui indique la frĂ©quence de tels Ă©vĂ©nements quelle est-elle ?. Montrez comment, Ă la façon dâune parabole, ce souvenir Ă©claire le prĂ©sent pour Antoine et pour les autres personnages, ainsi que pour le spectateur, dâune forme de dĂ©fense Ă une autre, dâune forme de brutalitĂ© Ă une autre. Commentez lâexpression se donnait le beau rĂŽle » voir ci-dessous. Vous reverrez quâAntoine rĂ©flĂ©chit au moment oĂč il parle, et mĂȘme que sa prise de conscience, sur la nature de ses relations avec Louis, est parachevĂ©e par le rĂ©cit de ce souvenir. Soulignez pour ce faire le rĂŽle de la parenthĂšse. POUR AFFINER VOTRE LECTURE Attachez-vous Ă tout ce qui souligne quâune prise de conscience sâopĂšre. En quoi peut-on dire du souvenir rapportĂ© par Antoine quâil est emblĂ©matique de sa relation avec Louis ? Pensez, bien sĂ»r, Ă commenter le choix de lâimparfait. Dans la façon quâa Antoine de le rapporter, soyez attentifs aux pronoms qui dĂ©signent ou incluent Louis. Que signifient les changements de pronoms ? se donnait le beau rĂŽle » pensez Ă vous arrĂȘter sur cette expression du langage courant⊠qui nous vient justement du théùtre. Toute la piĂšce est empreinte de théùtralitĂ© Louis, dĂ©jĂ , sâest montrĂ© comme un metteur en scĂšne pensez Ă la scĂšne 1 de cette partie. Que dit-elle, cette expression, de Louis, et du regard quâAntoine porte sur lui ? Quâest-ce qui malgrĂ© cette prise de conscience en marche, atteste du doute qui persiste chez Antoine ? Comment Antoine rapproche-t-il le souvenir dâenfance du moment quâils viennent de vivre ? Comment interprĂ©tez-vous cela ? Quel regard nouveau le lecteur - spectateur peut-il porter sur la question de la brutalitĂ© ici ? Ce mouvement opĂšre une boucle sur lui-mĂȘme en revenant Ă la question de la brutalitĂ©, de la dĂ©fense et de lâaccusation. Pensez Ă lâindiquer. QuatriĂšme et dernier mouvement clĂŽture du texte, sur lâexpression dâun apaisement ? LâESSENTIEL Pensez Ă indiquer Ă qui Antoine sâadresse Catherine dans un premier temps Ne lui dis pas de partir⊠», et ensuite ? Pourquoi Antoine recommande-t-il de ne pas demander Ă Louis de partir ? En quoi cela est-il libĂ©rateur ? Comment dire la derniĂšre phrase ? Pensez aux blancs. POUR AFFINER VOTRE LECTURE Montrez comment la toute fin de la tirade clĂŽt lâextrait en revenant au thĂšme du dĂ©part. Quâest-ce qui a changĂ© ? Pourquoi est-il important quâAntoine demande Ă Catherine de ne rien dire Ă Louis, de ne rien lui demander ? Comment interprĂ©tez-vous âJe vais bienâ ? Comment le diriez-vous Ă voix haute ? Faut-il y voir une didascalie interne, qui suggĂ©rerait un geste de la part dâun des membres de la famille Ă lâĂ©gard dâAntoine ? Ă qui adresserait-il cette rĂ©plique, si vous Ă©tiez metteur en scĂšne ? Pourquoi est-elle encadrĂ©e par des blancs ?
Extraitsde la piÚce de théùtre Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce, lecture publique diffusée en direct du Musée Calvet le 12 juillet 2007 dans le cadre du Festival d'Avignon sur France Culture. Lecture dirigée par François Berreur, réalisation de Marguerite Gateau. Avec : Elisabeth Mazev, Danielle Lebrun, Clotilde Mollet
Commentaire linĂ©aire Partie 1 scĂšne 1 de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce Introduction Dans Le Pays Lointain, la derniĂšre piĂšce que Jean-Luc Lagarce Ă©crit avant sa mort, on retrouve le personnage de Louis, cette fois entourĂ© par des figures du passĂ©, comme l'ami de longue date⊠LONGUE DATE. â Revenir aprĂšs tant d'annĂ©es, retrouver ceux-lĂ qui firent ta vie, qui furent ta vie et espĂ©rer reprendre la conversation lĂ oĂč tu l'avais abandonnĂ©e â oĂč est-ce que nous en Ă©tions, dĂ©jĂ â ce ne sera guĂšre possible. Tu le sais. Et comme le dit ce personnage, comment Louis pourrait-il reprendre une conversation normale avec les siens, aprĂšs une si longue absence ? Or, c'est prĂ©cisĂ©ment lĂ que commence notre piĂšce, Juste la fin du monde, et c'est tout l'enjeu de notre passage. Cette scĂšne d'exposition est dâabord un mĂ©lange de prĂ©sentations et de retrouvailles, notamment parce que Louis n'a jamais rencontrĂ© Catherine, sa belle-sĆur. Mais ce sont aussi des prĂ©sentations pour le public, qui devine dans ces conventions, des liens distendus par le poids de l'absence et des non-dits. Dans ces retrouvailles, tout est sensible, sujet Ă interprĂ©tation, les gestes sont des messages, et inversement, les mots peuvent blesser. Louis pourra-t-il annoncer ce qui l'amĂšne ? Des indices semblent dire qu'il est probablement dĂ©jĂ trop tard... Comment cette scĂšne d'exposition nous montre-t-elle que les liens entre les personnages sont peut-ĂȘtre dĂ©jĂ irrĂ©mĂ©diablement affectĂ©s par le poids de l'absence ? Je vais annoncer les mouvements au fur et Ă mesure de l'analyse, et citer le texte trĂšs clairement, pour que vous puissiez bien suivre. Pour retrouver tous mes documents et toutes mes vidĂ©os sur cette Ćuvre, rendez-vous sur mon site www . mediaclasse . fr Premier mouvement v. 1 Ă 17 Le temps des prĂ©sentations Ce premier mouvement, on pourrait l'appeler le temps des prĂ©sentations » parce qu'on entre dans la piĂšce, non pas in medias res au milieu de l'action mais logiquement par des prĂ©sentations qui nous informent sur ces personnages qui se rencontrent ou qui se retrouvent, comme un nouveau dĂ©part SUZANNE. â Câest Catherine. Elle est Catherine. Catherine, câest Louis. VoilĂ Louis. Catherine. Et pourtant l'importance que prennent ces prĂ©sentations rĂ©vĂšle bien dĂ©jĂ le poids du passĂ© Catherine reprĂ©sente l'Ă©lĂ©ment nouveau dans la famille⊠Va-t-elle modifier les Ă©quilibres ? On peut en douter quand on voit le chiasme la structure en miroir qui reprĂ©sente plutĂŽt une boucle ou un piĂšge, c'est mauvais signe⊠Catherine », le nom propre, sera aussi le dernier mot de la premiĂšre partie, comme si tout l'enjeu de la premiĂšre moitiĂ© de la piĂšce, c'Ă©tait justement d'Ă©liminer cet espoir qu'une nouvelle personne puisse modifier les Ă©quilibres du passĂ©. CATHERINE. â Moi, je ne compte pas et je ne rapporterai rien, je suis ainsi [...] ce nâest pas mon rĂŽle. Mais pour l'instant, tous les espoirs sont permis, ce qui explique l'excitation de Suzanne ses vers sont trĂšs courts, ils reviennent sans cesse Ă la ligne. Chez Lagarce, les vers libres remplacent avantageusement les didascalies⊠Symboliquement, c'est l'excitation des retrouvailles, et donc, le poids de l'absence passĂ©e, qui dĂ©coupe ces vers et guide le ton de Suzanne, aussi sĂ»rement qu'un metteur en scĂšne. Antoine commente d'ailleurs tout de suite l'agitation de sa petite sĆur ANTOINE. â Suzanne, sâil te plaĂźt, tu le laisses avancer, laisse- le avancer. CATHERINE. â Elle est contente. ANTOINE. â On dirait un Ă©pagneul. On comprend que Louis ne peut pas avancer vers Catherine parce qu'il est bloquĂ© par Suzanne qui se trouve entre les deux. Symboliquement, il est bloquĂ© par le passĂ©, il ne peut pas avancer, c'est-Ă -dire, aller vers une rĂ©solution de l'intrigue. Souvent dans le théùtre de l'absurde, on retrouve ce dĂ©tournement du schĂ©ma narratif est-ce qu'on est au dĂ©but, au moment oĂč l'intrigue se noue, ou bien est-ce qu'on est dĂ©jĂ aprĂšs la fin ? L'expression d'Antoine est amusante et rĂ©vĂ©latrice On dirait un Ă©pagneul ». L'Ă©pagneul, c'est un chien de chasse est-ce qu'il saute autour d'une proie qu'il a trouvĂ©e, ou bien, est-ce qu'il fait la fĂȘte Ă son maĂźtre ? Cela rĂ©vĂšle bien l'ambivalence de Louis. Et indirectement pour nous, le public, c'est aussi rĂ©vĂ©lateur du personnage d'Antoine, qui compare sa sĆur Ă un petit chien il n'est pas trĂšs aimable, il n'hĂ©site pas Ă utiliser l'impĂ©ratif. On devine que contrairement aux autres, il ne se plie pas si facilement aux conventions de politesse. C'est alors la mĂšre qui prend la parole, mais de maniĂšre paradoxale, Ă©coutez LA MĂRE. â Ne me dis pas ça, ce que je viens dâentendre, câest vrai, jâoubliais, ne me dites pas ça, ils ne se connaissent pas. Louis, tu ne connais pas Catherine ? Tu ne dis pas ça, vous ne vous connaissez pas, jamais rencontrĂ©s, jamais ? ANTOINE. â Comment veux-tu ? Tu le sais trĂšs bien. LOUIS. â Je suis trĂšs content. CATHERINE. â Oui, moi aussi, bien sĂ»r, moi aussi. Catherine. Quand on sait ce que Louis veut annoncer, cette intervention Ne me dis pas ça » avec l'impĂ©ratif et la nĂ©gation, semble dĂ©jĂ annoncer l'Ă©chec final. Dans une tragĂ©die, on dirait que c'est un effet d'ironie tragique, une allusion au destin que les personnages eux-mĂȘmes ignorent... La rĂ©plique de la mĂšre est d'autant plus Ă©trange qu'elle ne rĂ©pond pas du tout Ă Antoine ça, ce que je viens d'entendre » renvoie en fait Ă un sous-entendu qui n'est formulĂ© qu'aprĂšs ils ne se connaissent pas ». C'est une cataphore le pronom renvoie Ă un Ă©lĂ©ment qui ne vient que plus tard⊠On est au plus proche du non-dit, le reproche adressĂ© Ă celui qui est parti. La forme interrogative aussi donne du poids Ă cette rĂ©plique Louis, tu ne connais pas Catherine ? Tu ne dis pas ça, vous ne vous connaissez pas, jamais rencontrĂ©s, jamais ? » c'est une question rhĂ©torique, dont la rĂ©ponse est implicite non, ils ne se connaissent pas. Elle n'est pas prononcĂ©e, mais elle rĂ©sonne dans l'esprit de tout le monde. Ce reproche cachĂ© est d'ailleurs toujours prĂ©sent dans la rĂ©plique d'Antoine, mais sous la forme d'un pronom Tu le sais trĂšs bien » qu'on pourrait restituer comme ça tu sais trĂšs bien que Louis a Ă©tĂ© absent pendant toutes ces annĂ©es ». Il insiste d'ailleurs sur ce non-dit avec l'adverbe intensif trĂšs ». DerniĂšre chose frappante dans ce passage tout le monde intervient, Suzanne, Catherine, Antoine, la MĂšre. Mais Louis ne prend la parole qu'en dernier, avec une rĂ©plique courte, trĂšs conventionnelle LOUIS. â Je suis trĂšs content. CATHERINE. â Oui, moi aussi, bien sĂ»r, moi aussi. mouvement v. 18 Ă 31 Le sens cachĂ© des convenances Ce mouvement, on pourrait l'appeler le sens cachĂ© des convenances » parce que Suzanne commente le cĂ©rĂ©monial qui se dĂ©roule sous nos yeuxâŠUn peu comme une spectatrice qui serait montĂ©e sur scĂšne pour jouer les metteuse en scĂšne et corriger les actions des personnages. SUZANNE. â Tu lui serres la main ? LOUIS. â Louis. Suzanne lâa dit, elle vient de le dire. SUZANNE. â Tu lui serres la main, il lui serre la main. Tu ne vas tout de mĂȘme pas lui serrer la main ? Ils ne vont pas se serrer la main, on dirait des Ă©trangers. Il ne change pas, je le voyais tout Ă fait ainsi, tu ne changes pas, il ne change pas, comme ça que je lâimagine, il ne change pas, Louis, et avec elle, Catherine, elle, tu te trouveras, vous vous trouverez sans problĂšme, elle est la mĂȘme, vous allez vous trouver. Ne lui serre pas la main, embrasse-la. Catherine. C'est lĂ qu'on voit Ă quel point les actes ont une valeur de message. Tu lui serres la main ⊠il lui serre la main ⊠ils ne vont pas se serrer la main ⊠ne lui serre pas la main »⊠le verbe serrer la main » est ainsi rĂ©pĂ©tĂ© 5 fois. Câest si important aux yeux de Suzanne, parce que, par ce geste conventionnel, Louis confirme ce que dit la mĂšre il leur est devenu plus Ă©tranger mĂȘme que Catherine qui fait maintenant partie de la famille. Avec la question rhĂ©torique, les nĂ©gations, l'impĂ©ratif, Suzanne reprend et amplifie les Ă©lĂ©ments de discours de sa mĂšre cette surprise trĂšs théùtrale, pratiquement surjouĂ©e par deux personnages rĂ©vĂšle bien que quelque chose d'anormal se trame sous la simple conversation. C'est d'ailleurs un procĂ©dĂ© courant chez MoliĂšre, notamment dans les scĂšnes d'exposition la surprise permet de dĂ©noncer un comportement excessif. Et si c'Ă©tait ici le retour du Misanthrope ? qui s'Ă©tait jadis isolĂ© du monde ? Si on en revient Ă Louis, il se prĂ©sente de maniĂšre trĂšs conventionnelle. Avec le prĂ©nom isolĂ© sur une seule ligne, il ne rĂ©vĂšle rien de lui-mĂȘme, il ne rĂ©agit pas au discours de sa mĂšre, il se contente de rĂ©pĂ©ter comme un Ă©cho ce que vient de dire sa sĆur. LOUIS. â Louis. Suzanne lâa dit, elle vient de le dire. Louis », c'est en plus un homophone avec le sens de l'ouĂŻe ils se prononcent pareil. C'est certainement rĂ©vĂ©lateur peut-ĂȘtre que ce personnage est fait, non pas pour parler, mais pour Ă©couter. Il porterait dans son prĂ©nom la fatalitĂ© de son silence. La distance de Louis avec les autres membres de la famille est palpable, notamment dans l'utilisation des pronoms le il » laisse place au tu » qui redevient aussitĂŽt un il ». Il ne change pas, je le voyais tout Ă fait ainsi, tu ne changes pas, il ne change pas, comme ça que je lâimagine, il ne change pas, Louis, Câest la fameuse figure de lâĂ©panorthose, trĂšs prĂ©sente chez Lagarce les personnages reformulent sans cesse leurs propos. On dirait mĂȘme que dans la derniĂšre phrase, Louis est devenu lui » il ne change pas, lui » comme une troisiĂšme personne incarnĂ©e, distante, Ă laquelle on ne s'adresse pas directement. Les temps employĂ©s vont dans le mĂȘme sens d'abord l'imparfait, pour des habitudes du passĂ© je le voyais ainsi » L'absence s'est inscrite dans la durĂ©e⊠Au contraire, le verbe imaginer » au prĂ©sent d'Ă©nonciation comme ça que je l'imagine » semble dire que, au moment oĂč elle parle, il est absent, ou du moins, inconnaissable. Et enfin, peut-ĂȘtre le plus cruel de tous, le prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale pour une action vraie en tout temps qui prĂ©dit le silence final il ne change pas, Louis ». Reste Catherine, mais dĂ©jĂ un indice nous laisse un doute et avec elle, Catherine, elle, tu te trouveras, vous vous trouverez sans problĂšme, elle est la mĂȘme, vous allez vous trouver. Elle est la mĂȘme » est-ce que ça ne veut pas dire qu'elle a les mĂȘmes difficultĂ©s Ă communiquer que Louis ? On devine dĂ©jĂ qu'elle n'est pas la mieux placĂ©e pour rĂ©tablir les liens qui ont Ă©tĂ© rompus dans le passĂ©. TroisiĂšme mouvement v. 32 Ă 43 Des liens irrĂ©parables ? Ce troisiĂšme mouvement, on pourrait l'appeler des liens irrĂ©parables » parce que tout vient confirmer la distance qui sĂ©pare chacun des personnages. Antoine le dit tout de suite Suzanne, ils se voient pour la premiĂšre fois » ce qui dĂ©clenche des rĂ©actions en chaĂźne, Ă©coutez ANTOINE. â Suzanne, ils se voient pour la premiĂšre fois ! LOUIS. â Je vous embrasse, elle a raison, pardon, je suis trĂšs heureux, vous permettez ? SUZANNE. â Tu vois ce que je disais, il faut leur dire. LA MĂRE. â En mĂȘme temps, qui est-ce qui mâa mis une idĂ©e pareille en tĂȘte, dans la tĂȘte ? Je le savais. Mais je suis ainsi, jamais je nâaurais pu imaginer quâils ne se connaissent, que vous ne vous connaissiez pas, que la femme de mon autre fils ne connaisse pas mon fils, cela, je ne lâaurais pas imaginĂ©, cru pensable. Vous vivez dâune drĂŽle de maniĂšre. Qui adresse la parole Ă qui dans notre passage ? Antoine rĂ©pond Ă sa femme â Elle est contente. â On dirait un Ă©pagneul ». Il s'adresse aussi plusieurs fois Ă sa sĆur Suzanne, sâil te plaĂźt ⊠Suzanne, ils se voient pour la premiĂšre fois ! ». Et il s'adresse aussi Ă sa mĂšre tu le sais trĂšs bien ». Mais ce qui est frappant, câest quâil n'y a aucun Ă©change entre les deux frĂšres. Mais mĂȘme le lien entre les autres personnages est remis en question dâune maniĂšre ou dâune autre. Suzanne veut Ă©trangement donner Ă voir Ă Antoine, ce quâelle dit tu vois ce que je disais » comme si sa parole Ă©tait invisible, enfermĂ©e depuis longtemps dans son rĂŽle de quantitĂ© nĂ©gligeable. Dâailleurs la mĂšre nâest certainement pas Ă©trangĂšre Ă cela. je suis ainsi ⊠je nâaurais pu imaginer » elle se voit comme quelquâun qui ne peut pas concevoir ce qui sort de sa normalitĂ©. Pour elle, il y a son fils Louis et son autre fils » Antoine. On devine dĂ©jĂ ce quâon constatera plus tard, sa tendance Ă mettre des Ă©tiquettes dĂ©finitives sur chacun Antoine brutal, Suzanne nĂ©gligeable, Louis fait ce qu'il a Ă faire, etc. Or justement Suzanne essaye de jouer les metteuses en scĂšne pour que tout se dĂ©roule selon une certaine image de la normalité⊠Mais alors, toute la situation devient artificielle les liens qui devraient exister ne sont plus que des liens jouĂ©s. LOUIS. â Je vous embrasse, elle a raison, pardon, je suis trĂšs heureux, vous permettez ? On reconnaĂźt la figure de lâĂ©panorthose, mais cette fois-ci, dans les gestes le geste de serrer la main est remplacĂ© par lâembrassade. Mais on ne peut pas totalement gommer le geste spontanĂ©, quoi quâon fasse, il laisse une trace. Voire mĂȘme, il devient le message le plus important, qui prend le pas sur tous les autres ! Et en effet le verbe connaĂźtre » est repris trois fois Ă la forme nĂ©gative, dans une longue Ă©panorthose jamais je nâaurais pu imaginer quâils ne se connaissent, que vous ne vous connaissiez pas, que la femme de mon autre fils ne connaisse pas mon fils, cela, je ne lâaurais pas imaginĂ©, cru pensable. Vous vivez dâune drĂŽle de maniĂšre. Le fait que Louis soit en quelque sorte considĂ©rĂ© comme un Ă©tranger, est ensuite repris coup sur coup par des pronoms cela, je ne l'aurais pas imaginĂ© ». Un peu comme si elle retournait le couteau dans la plaie. Câest lâidĂ©e quâelle a en tĂȘte, dans la tĂȘte » et que Lagarce a mis symboliquement en-tĂȘte de sa piĂšce, au cĆur de ce premier Ă©change entre les personnages. Par ses paroles, la mĂšre fait aussi le geste de sâisoler symboliquement des autres, avec ce vous » vous vivez d'une drĂŽle de maniĂšre » qui englobe tous les autres. Elle ne fait pas de reproche Ă Louis en particulier, mais Ă tous, en mĂȘme temps. Alors qu'au dĂ©but, on ne voit que la distance entre Catherine et Louis, on rĂ©alise au fur et Ă mesure que ce sont tous des Ă©trangers les uns pour les autres⊠La derniĂšre phrase du passage est Ă mon avis la plus cruelle vous vivez dâune drĂŽle de maniĂšre ». Lâadjectif DrĂŽle » renvoie naturellement Ă la comĂ©die et au comique, mais il est utilisĂ© ici de maniĂšre grinçante, ironique il laisse entendre lâinverse de ce quâil dit. Lâaction de vivre est lui-mĂȘme remise en cause, un peu comme si lâabsence de Louis, et le pĂ©ril des liens familiaux les avait tous dĂ©jĂ fait entrer dans une mort symbolique. Conclusion Merci Ă Nicolas Auffray dont les analyses ont contribuĂ© Ă cette explication linĂ©aire. Dans cette premiĂšre scĂšne, les prĂ©sentations font aussi office dâexposition le spectateur en apprend plus sur les personnages et sur lâintrigue. Mais tout passe sous le discours, dans les gestes, les sous-entendus, les rĂ©actions surjouĂ©es et les effets dâironie. DĂšs le dĂ©but de la piĂšce, Lagarce nous fait ressentir le poids du passĂ© et des non-dits, et nous laisse mĂȘme dĂ©jĂ entendre que peut-ĂȘtre, le silence final est inĂ©luctable. Ces gestes imperceptibles, ces signes presque subliminaux qui rĂ©vĂšlent les failles de la communication, on pourrait les rapprocher de ce que Nathalie Sarraute appelle les tropismes, et quâelle met notamment en scĂšne notamment dans sa piĂšce Pour un oui pour un non⊠â Des mots ? Entre nous ? Ne me dis pas quâon a eu des mots⊠ce nâest pas possible⊠et je mâen serais souvenu⊠â Non, pas des mots comme ça⊠dâautres mots⊠pas ceux dont on dit quâon les a eus»⊠Des mots quâon nâa pas eus», justement⊠Nathalie Sarraute, Pour un oui pour un non, 1981.[...] Soutenez le site et accĂ©dez au contenu complet. âš Outil support pour rĂ©aliser un commentaire composĂ©. âš Lagarce, Juste la fin du monde đ Partie 1 scĂšne 1 axes de lecture âš Lagarce, Juste la fin du monde - Partie 1 scĂšne 1 texte âš Lagarce, Juste la fin du monde đ Partie 1 scĂšne 1 explication linĂ©aire au format PDF âš Lagarce, Juste la Fin du Monde đ§ Partie 1 scĂšne 1 Explication linĂ©aire en podcast
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Juste la fin du monde de Lagarce Personnages principaux Louis Suzanne Antoine Catherine La mĂšre RĂ©sumĂ© par parties Prologue Louis annonce quâil va bientĂŽt mourir, ce quâil attend. Il va ĂȘtre le messager de sa propre mort auprĂšs de sa famille. Partie 1 RĂ©union de famille. Suzanne prĂ©sente Catherine Ă Louis car, mĂȘme si elle est sa belle-sĆur, ils ne se connaissent pas. Leur mĂšre oublie beaucoup de choses, est-elle malade? Catherine parle de ses enfants Ă Louis qui ne les connait pas. Leur fils sâappelle Louis par tradition familiale car Louis nâa pas dâenfant. Antoine veut gĂącher la journĂ©e ? Est-il en colĂšre ? Suzanne raconte toute sa vie Ă Louis. Il a Ă©tĂ© longtemps absent ? Il est Ă©crivain ? Elle vit toujours chez sa mĂšre mais a meublĂ© son Ă©tage. Elle parle aussi dâAntoine et de son pavillon situĂ© dans un quartier quâelle nâapprĂ©cie pas. Elle conclut en disant Ă Louis quâil a eu raison de ne pas sâinquiĂ©ter. Antoine a mauvais caractĂšre, il ne laisse pas parler les gens. La mĂšre raconte ses souvenirs sur les promenades du dimanche. Les deux frĂšres se chamaillaient beaucoup quand ils Ă©taient enfants. Louis se souvient quâun matin il sâest rĂ©veillĂ© en se disant quâil devait aller voir sa famille. Lâabsence dâamour fait plus de mal Ă son entourage quâĂ lui. Louis parle avec Catherine. Elle lui dit ce quâAntoine fait dans la vie. Elle ajoute quâAntoine pense surement que Louis ne sâintĂ©resse pas Ă lui et Ă sa vie. Elle ne veut pas faire lâintermĂ©diaire entre les deux frĂšres. Suzanne lui dit de ne pas sâinquiĂ©ter, Catherine est plus forte quâelle nâen a lâair. Louis dit Ă sa sĆur quâelle nâa pas changĂ© elle donne toujours son avis sur tout. Sa mĂšre dit Ă Louis quâAntoine et Suzanne vont lui parler mais quâils vont mal sây prendre et que lui va mal rĂ©agir. Il doit, dâaprĂšs elle, les encourager Ă vivre leur vie, ils attendent cela de lui. Suzanne et Antoine se disputent car il veut tout contrĂŽler. Ils quittent la table e colĂšre. Louis finit par en faire de mĂȘme. Leur mĂšre Ă©tait pourtant contente quâils soient tous rĂ©unis. Louis raconte les diffĂ©rentes Ă©tapes par lesquelles il est passĂ© pour lutter contre la Mort ? Il est seul sur scĂšne. Il cherche juste Ă mourir apaisĂ©, calme ? Antoine et Louis parlent ensemble. Louis lui dit quâen rĂ©alitĂ© il est arrivĂ© pendant la nuit. Antoine en a assez dâĂȘtre jaloux de la vie de son frĂšre. Il ne veut pas quâon lui dise tout sous prĂ©texte quâil ne parte pas et quâil Ă©coute. IntermĂšde Louis dit quâil se sent perdu et seul. Sa mĂšre nâa pas compris ni entendu ce quâil a dit. Antoine dit Ă Suzanne quâil sâest disputĂ© avec Louis. Il ne lâimaginait pas comme ça. Dâhabitude quand ils ne se voient pas, ils sâaiment. Louis est seul, il est rentrĂ© car il avait peur de la mort. La pire des choses » aurait Ă©tĂ© quâil soit amoureux. Antoine et Suzanne ne comprennent pas pourquoi Louis nâest pas venu plus souvent alors quâil nâhabite pas loin. Antoine dit quâil aime se faire dĂ©sirer. Catherine cherche Antoine. Elle dit Ă Louis que depuis la dispute ils sont tous perdus ? Antoine fait comprendre Ă Suzanne quâelle nâest pas vraiment malheureuse. Elle a juste dĂ©cidĂ© de lâĂȘtre car il Ă©tait parti. La mĂšre cherche Louis. Ils se cherchent tous sans sâentendre sâappeler. Suzanne reproche Ă Antoine de ne jamais rĂ©pondre quand on lâappelle. Il dit quâon finit toujours par le retrouver de toute façon. La mĂšre retrouve Louis, elle a eu peur quâil n soit parti. Partie 2 Louis se parle Ă lui-mĂȘme. Il repart sans leur avoir annoncĂ© sa mort prochaine. Il fait des promesses quâil sait quâil ne tiendra pas. Louis est sur le dĂ©part. Suzanne et Catherine reprochent Ă Antoine dâĂȘtre brutal. Antoine craque pourquoi tout le monde est contre lui ? Antoine dit quâĂ cause de lui, il a Ă©tĂ© malheureux. Louis a toujours prĂ©tendu ne pas ĂȘtre aimĂ© alors tout le monde ne sâoccupait plus que de lui. Antoine se sentait responsable. Epilogue Louis va mourir seul. Il Ă©voque un dernier souvenir dans lequel il nâa pas saisi sa chance dâĂȘtre heureux.
Lethéùtre repose sur une action Ă accomplir. Ici, Louis doit avouer sa mort. Juste la fin du monde mobilise le registre tragique. La crise nâest pas la consĂ©quence de lâaction mais
Elle qui est plus jeune que ses frĂšres emploie un discours trĂšs spontanĂ©. mise en scĂšne Bruno Marchand . Juste la fin du monde analyse linĂ©aire Ă©pilogue. Mais ces mots ont un tel poids aussi parce qu'ils cachent des actes. La mĂšre, mĂšre de Louis, Antoine et Suzanne / Chantal Joblon, actrice Petite femme dynamique, câest ma mĂšre ⊠Il travaille en tant quâouvrier dans une usine. - Dramaturge, poĂšte et Ă©crivain universel du 20Ăšme siĂšcle aujourdâhui il est lâauteur contemporain le plus jouĂ© en France et son Ćuvre est traduite en plus vingt-cinq langues. Juste la fin du monde, le prologue, introduction. La ⊠En 1990, il Ă©crit Juste la fin du monde. RĂ©sumĂ©-analyse de la piĂšce. juste la fin du monde analyse views Discover short videos related to juste la fin du monde analyse on TikTok. Analyse linĂ©aire juste la fin du monde partie 1 scĂšne 1. Le théùtre met souvent en scĂšne des conflits dâorigine familiale. En 1990, il Ă©crit Juste la fin du monde. Watch popular content from the following creators MĂ©lany mais en mieux se2associationse2association, chlochlo25, AthĂ©na Solathenasol . Analyse linĂ©aire juste la fin du monde partie 1 scĂšne 1. fiche de revision. 11. Accueil; En savoir + Bios; Photos; Dates; Ăduc; Partager cette page Facebook; Twitter; Mail Les personnages par Bruno Marchand. Nous allons Ă travers cette analyse observer en quoi Antoine se manifeste comme le personnage le plus sincĂšre de la piĂšce. Cet extrait, choisit par François Berreur, met en lumiĂšre l'implication du corps de l'acteur qui, mĂȘme Ă travers une premiĂšre approche du texte, est essentielle. Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie I, scĂšne 4. 829 Likes, 49 Comments. Il apprend Ă ses 31 ans qu'il est atteint du sida et qu'il est donc condamnĂ©, et rĂ©digera deux ans plus tard en 1990 la piĂšce de théùtre Juste la fin du monde. => Tjs tentation du soliloque. Juste la fin du monde, câest une Ă©pitaphe. 11. Montre plus. Jean Luc LAGARDE est Ă la fois un comĂ©dien , metteur en scĂšne, directeur de troupe et dramaturge. Dans la troisiĂšme scĂšne de la premiĂšre de la piĂšce Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce Ă©crite en 1991, Suzanne se livre Ă un monologue face Ă son frĂšre Louis. Louis est lĂ sans lâĂȘtre. Nous avons vu comment la partie 1 scĂšne 1 de Juste la fin du monde, qui met en scĂšne les retrouvailles entre Louis et sa famille, introduit des personnages aux relations tendues et au langage vide. 11. Introduction Juste la fin du monde est une piĂšce de théùtre dramatique Ă©crite par Jean-Luc Lagarce, un comĂ©dien, metteur en scĂšne et dramaturge contemporain français, Ă la fin du XXĂšme siĂšcle. Plus proche d'Antoine, elle connaĂźt bien Catherine, elle est mĂȘme devenue la marraine de leur garçon qui s'appelle Louis. 16 mai 2021 Commentaire et dissertation 2 commentaires. âź Sujet de lâĆuvre La piĂšce Juste la fin du monde est Ă©crite par Lagarce Ă Berlin. Je partage mes fiches pour l'oral du bac de Français Partie 2. ANTOINE. Le pronom "nous" Ă©voque une souffrance commune mais le passage au pronom "je" au vers marque la solitude d'Antoine, qui a portĂ© la responsabilitĂ© du dĂ©part le verbe "devoir" sous entend qu'il a Ă©tĂ© accusĂ© par la mĂšre et la premier sens de "responsable" que l'on comprend ici est "coupable" "je dus encore ĂȘtre le responsable" Dans cette phrase, on note ⊠Jean-Luc Lagarce est Ă la fois comĂ©dien, metteur en scĂšne, directeur de troupe et dramaturge. Antoine dit qu'elle veut avoir l'air » et qu'elle ressemble Ă un Ăpagneul ». Ils deviennent des Ă©tiquettes, ou pire encore, des noms propres ou des prophĂ©ties. - Dramaturge, poĂšte et Ă©crivain universel du 20Ăšme siĂšcle aujourdâhui il est lâauteur contemporain le plus jouĂ© en France et son Ćuvre est traduite en plus vingt-cinq langues. JUSTE LA FIN DU MONDE DISSERTATION. On devait mâaimer trop puisque on ne tâaimait pas assez. LADN/EAF 21/SEQ. Plus proche d'Antoine, elle connaĂźt bien Catherine, elle est mĂȘme devenue la marraine de leur garçon qui s'appelle Louis. Si ça peut aider certains bacdefrancais bac premiere lycee pourtoi". Par certains aspects, il apparaĂźt comme le miroir de Suzanne. Câest que Lagarce a fait beaucoup de retouches pour parvenir à ⊠=> RĂ©partition parole. ANTOINE. et ce ne pouvait ĂȘtre que les autres qui te nuisaient et nous rendaient responsables tous ensemble, moi, eux, et peu Ă peu, câĂ©tait de ma faute, ce ne pouvait ĂȘtre que de ma faute. Voici une lecture linĂ©aire de lâĂ©pilogue de la piĂšce Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce.. Juste la fin du monde, Ă©pilogue, introduction. Lâextrait sur lequel nous allons nous pencher est le monologue de la scĂšne 1 de la deuxiĂšme partie qui forme comme un diptyque avec le prologue. Voici une lecture linĂ©aire de lâĂ©pilogue de la piĂšce Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce.. Juste la fin du monde, Ă©pilogue, introduction. Nous avons vu comment la partie 1 scĂšne 1 de Juste la fin du monde, qui met en scĂšne les retrouvailles entre Louis et sa famille, introduit des personnages aux relations tendues et au langage vide. HĂ© bien, il semblerait que c'est exactement ce qu'il fait dans Juste la fin du Monde il met en scĂšne un hĂ©ros tragique, Louis, qui reprĂ©sente bien les mĂ©canismes traditionnels Ă la fois innocent et coupable, Ă©crasĂ© par son destin, il suscite la terreur et la pitiĂ©. Recherche parmi 272 000+ dissertations. Introduction Juste la fin du monde est une piĂšce de théùtre dramatique Ă©crite par Jean-Luc Lagarce, un comĂ©dien, metteur en scĂšne et dramaturge contemporain français, Ă la fin du XXĂšme siĂšcle. Juste la fin du monde. ANTOINE. Duchaste disait La parole fait Ă©vĂ©nement elle dĂ©traque les pensĂ©es avant de secouer les corps ». Jean-Luc Lagarce est nĂ© en 1957 et est dĂ©cĂ©dĂ© en 1995. En 1988, il apprend quâil est atteint du sida et se sait condamnĂ©. Câest le 1er de ses textes Ă avoir Ă©tĂ© refusĂ© par tous les comitĂ©s de lecture et il ne sera jamais jouĂ© de son vivant. Juste la fin du monde est une Ćuvre rĂ©digĂ©e par Jean Luc Lagarce en 1990 suite Ă la prise de conscience de son Ă©tat de santĂ©. Louis est lĂ sans lâĂȘtre. Au printemps 1990, il rĂ©dige Juste la fin du monde. Jean-Luc Lagarce, Théùtre et pouvoir en occident, 1980-2011. Juste la fin du monde. Er feierte am 19. AprĂšs sa mort, la piĂšce entre au rĂ©pertoire de la ComĂ©die-Française en 2008. TikTok video from LĂ©andro leandro_schz "RĂ©pondre Ă e12042005 Juste la fin du monde, Lagarce partie 2, scĂšne 3. Si ça peut aider certains bacdefrancais bac premiere lycee pourtoi". Voici une fiche de lecture complĂšte rĂ©sumĂ© et analyse sur Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce, au programme du bac de français 2021. L'intrigue tient en peu de lignes Louis dĂ©cide de retourner voir sa famille qu'il a quittĂ©e bien des annĂ©es plus tĂŽt afin de lui annoncer sa mort prochaine. La piĂšce de Jean-Luc Lagarce propose des personnages particuliĂšrement intĂ©ressants Ă analyser. Cela peut aussi ĂȘtre l'origine d'un renouveau. câest comme sâil ne mâĂ©tait rien arrivĂ©, jamais. Antoine est le fils cadet de la famille et le petit frĂšre de Louis. Nous avons vu comment la partie 1 scĂšne 1 de Juste la fin du monde, qui met en scĂšne les retrouvailles entre Louis et sa famille, introduit des personnages aux relations tendues et au langage vide. Explore d'autres matiĂšres. Juste la fin du monde prologue conclusion. Pensez-vous quâon puisse les rĂ©duire au seul cercle de la famille ? Fiche de rĂ©vision. Analyse du scĂ©nario de l'oeuvre- Programme bac de français - Questionnement sur le parcours crise personnelle / crise familiale » Corpus de textes sur Lagarce Juste la fin du monde, Ă©preuve d'EAF-1Ăšre partie, scĂšne 3 commentaire. Lâextrait sur lequel nous allons nous pencher est le monologue de la scĂšne 1 de la deuxiĂšme partie qui forme comme un diptyque avec le prologue. Analyse du scĂ©nario de l'oeuvre- Programme bac de français - Questionnement sur le parcours crise personnelle / crise familiale » Corpus de textes sur Lagarce Juste la fin du monde, Ă©preuve d'EAF-1Ăšre partie, scĂšne 3 commentaire. Ils deviennent des Ă©tiquettes, ou pire encore, des noms propres ou des prophĂ©ties. Dans "Portrait Lagarce" on dĂ©couvre A. En 1988, il apprend quâil est atteint du sida et se sait condamnĂ©. Juste la fin du monde, partie 1 scĂšne 1, conclusion. Comment cette scĂšne met-elle en Ă©lvidence la diffuscelto du retour de Louis dans ⊠Duchaste disait La parole fait Ă©vĂ©nement elle dĂ©traque les pensĂ©es avant de secouer les corps ». Il apprend Ă ses 31 ans qu'il est atteint du sida et qu'il est donc condamnĂ©, et rĂ©digera deux ans plus tard en 1990 la piĂšce de théùtre Juste la fin du monde. Câest ce que montre lâĆuvre de Jean Luc Lagarce Juste la Fin du Monde publiĂ©e en 1999. Juste la fin du monde est une piĂšce de théùtre qui Ă©voque le retour de Louis dans sa famille pour annoncer sa maladie et Sa mort prochaine mais la communication dans la famille est difficile et le retour de Louis va rĂ©vĂ©ler les souffrances des autres membres de la famille. Juste la fin du monde analyse des personnages. Fiche de lecture Juste la fin du Monde â Acte 1 ScĂšne 11. Et câest vrai, il ne mâest jamais rien arrivĂ© et je ne peux prĂ©tendre. Duchaste disait La parole fait Ă©vĂ©nement elle dĂ©traque les pensĂ©es avant de secouer les corps ». Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie II, scĂšne 3. Les mots ont leur poids, ils sont choisis avec soin. câest comme sâil ne mâĂ©tait rien arrivĂ©, jamais. Celle de la famille dont on vante les louanges, qui nâarrive pas Ă ravaler sa rancĆur et dĂ©passer ses frustrations. TikTok video from LĂ©andro leandro_schz "RĂ©pondre Ă e12042005 Juste la fin du monde, Lagarce partie 2, scĂšne 3. Il s'agit d'une piĂšce de théùtre mettant en scĂšne Louis, un jeune homme de 34 ans allant rendre visite Ă sa famille qu'il n'avait pas vue depuis longtemps. Câest ce que montre lâĆuvre de Jean Luc Lagarce Juste la Fin du Monde publiĂ©e en 1999. Juste la fin du monde, le prologue, introduction. Explique la question de la justice dans la famille. Jean-Luc Lagarce, Théùtre et pouvoir en occident, 1980-2011. Câest une scĂšne qui renverse la situation oĂč lâon attendait Louis, câest le personnage dâAntoine qui est au centre de lâattention. Voici une fiche de lecture complĂšte rĂ©sumĂ© et analyse sur Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce, au programme du bac de français 2021. Voici une lecture linĂ©aire de lâĂ©pilogue de la piĂšce Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce.. Juste la fin du monde, Ă©pilogue, introduction. Ces retrouvailles donnent lieu Ă des Ă©changes tendus, tour Ă tour superficiels et intimes, oĂč lâannonce de Louis Ă sa famille est impossible. Fiche de rĂ©vision. 829 Likes, 49 Comments. Câest ce que montre lâĆuvre de Jean Luc Lagarce Juste la Fin du Monde publiĂ©e en 1999. Marcial Di Fonzo Bo lisant un extrait du texte final de Antoine dans "Juste la fin du monde". Contrairement Ă Louis qui parle peu mais avec aisance, Antoine est maladroit et parfois mĂȘme grossier. Montre plus. juste la fin du monde analyse views Discover short videos related to juste la fin du monde analyse on TikTok. âź Sujet de lâĆuvre La piĂšce Juste la fin du monde est Ă©crite par Lagarce Ă Berlin. Comme le fait remarquer Antoine, il est loin, mĂȘme quand il est dans le salon. Câest ce que montre lâĆuvre de Jean Luc Lagarce Juste la Fin du Monde publiĂ©e en 1999. La ⊠et ce ne pouvait ĂȘtre que les autres qui te nuisaient et nous rendaient responsables tous ensemble, moi, eux, et peu Ă peu, câĂ©tait de ma faute, ce ne pouvait ĂȘtre que de ma faute. Rien ne te convient ? âBiographie de Jean-Luc Lagarce âDissertation Juste la fin du monde et la CRISE-Analyse Juste la fin du monde Câest le 1er de ses textes Ă avoir Ă©tĂ© refusĂ© par tous les comitĂ©s de lecture et il ne sera jamais jouĂ© de son vivant. Dans la piĂšce Juste la fin du monde, la crise personnelle traversĂ©e par Louis, qui va mourir vers l'Ăąge de 34 ans, dĂ©clenche la crise identitaire de sa fratrie chacun se laisse emporter par ses Ă©motions et ⊠Einfach das Ende der Welt Originaltitel Juste la fin du monde ist ein kanadisch-französischer Film von Xavier Dolan, der auf dem gleichnamigen TheaterstĂŒck von Jean-Luc Lagarce aus dem Jahr 1990 basiert. Cependant, la raison de sa visite n'est en aucun cas porteuse de bonnes nouvelles. Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie I, scĂšne 4. Il est mariĂ© Ă Catherine et pĂšre dâun enfant sâappelant Louis. Analyse linĂ©aire juste la fin du monde partie 1 scĂšne 1. fiche de revision. Antoine, qui se taisait jusque-lĂ âpour donner lâexempleâ, passe ici de la colĂšre Ă lâanalyse, du plaidoyer au rĂ©quisitoire, et se rĂ©vĂšle au spectateur. HĂ© bien, il semblerait que c'est exactement ce qu'il fait dans Juste la fin du Monde il met en scĂšne un hĂ©ros tragique, Louis, qui reprĂ©sente bien les mĂ©canismes traditionnels Ă la fois innocent et coupable, Ă©crasĂ© par son destin, il suscite la terreur et la pitiĂ©. => RĂ©partition parole. Juste la fin du monde, acte ii scĂšne 31. Au printemps 1990, il rĂ©dige Juste la fin du monde. Au cours de la piĂšce on tĂ©moigne dâune crise personnelle et familiale entre, Louis son petit frĂšre Antoine, sa sĆur Suzanne et leur mĂšre. Juste la fin du Monde, Jean-Luc Lagarce DeuxiĂšme partie, scĂšne 3, tirade dâAntoine De Et lorsque tu es parti, lorsque tu nous as quittĂ©s » Ă le ressentiment contre moi-mĂȘme » Introduction Au dĂ©but de la seconde partie, Louis, sâad essant au ⊠Câest un huis-clos familial qui met en scĂšne cinq personnages dâune mĂȘme famille. Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie II, scĂšne 3. Au bout de 12 ⊠Câest ce que montre lâĆuvre de Jean Luc Lagarce Juste la Fin du Monde publiĂ©e en 1999. Dans la piĂšce de Jean-Luc Lagarce de 1991, il sâagit dans lâĂ©pilogue dâun monologue de Louis. mise en scĂšne Bruno Marchand . MONOLOGUE SUZANNE JUSTE LA FIN DU MONDE. Juste la fin du Monde, Jean-Luc Lagarce DeuxiĂšme partie, scĂšne 3, tirade dâAntoine De Et lorsque tu es parti, lorsque tu nous as quittĂ©s » Ă le ressentiment contre moi-mĂȘme » Introduction Au dĂ©but de la seconde partie, Louis, sâad essant au ⊠de Jean-Luc Lagarce. LâĂ©pilogue est, dans la tragĂ©die, le retour au calme. La ⊠Le théùtre met souvent en scĂšne des conflits dâorigine familiale. Cela peut aussi ĂȘtre l'origine d'un renouveau. Analyse linĂ©aire juste la fin du monde partie 1 scĂšne 1. Duchaste disait La parole fait Ă©vĂ©nement elle dĂ©traque les pensĂ©es avant de secouer les corps ». TikTok video from LĂ©andro leandro_schz "RĂ©pondre Ă e12042005 Juste la fin du monde, Lagarce partie 2, scĂšne 3. On devait mâaimer trop puisque on ne tâaimait pas assez. Mais ces mots ont un tel poids aussi parce qu'ils cachent des actes. LADN/EAF 21/SEQ. Jean-Luc Lagarce est Ă la fois comĂ©dien, metteur en scĂšne, directeur de troupe et dramaturge. 2 mai 2021 Commentaire et dissertation 2 commentaires. Celle de la famille dont on vante les louanges, qui nâarrive pas Ă ravaler sa rancĆur et dĂ©passer ses frustrations. DĂšs lors, dans ce prologue, Louis annonce aux spectateurs/lecteurs sa mort prochaine ainsi que sa volontĂ© de revoir une famille quâil a quittĂ©e il y a plus de 10 ans. RĂ©sumĂ©-analyse de la piĂšceJuste la fin du mondede Jean-Luc Lagarce. ⊠TĂ©lĂ©charger l'analyse en PDF. Voir la fiche de lecture de Juste la fin du monde de Lagarce La scĂšne 3 de la partie 2 est importante car elle est la derniĂšre scĂšne avant lâĂ©pilogue. Antoine, le frĂšre de Louis, expose dans une longue tirade lâambivalence de sa relation Ă Louis, entre le ressentiment et lâamour compassionnel. Voir la fiche de lecture de Juste la fin du monde de Lagarce La scĂšne 3 de la partie 2 est importante car elle est la derniĂšre scĂšne avant lâĂ©pilogue. En 1988, il apprend quâil est atteint du sida et se sait condamnĂ©. Câest une scĂšne qui renverse la situation oĂč lâon attendait Louis, câest le personnage dâAntoine qui est au centre de lâattention. Câest ce que montre lâĆuvre de Jean Luc Lagarce Juste la Fin du Monde publiĂ©e en 1999. - Dramaturge, poĂšte et Ă©crivain universel du 20Ăšme siĂšcle aujourdâhui il est lâauteur contemporain le plus jouĂ© en France et son Ćuvre est traduite en plus vingt-cinq langues. => Tjs tentation du soliloque. Juste la fin du monde analyse linĂ©aire Ă©pilogue. LâĂ©pilogue est, dans la tragĂ©die, le retour au calme. Dans la piĂšce de Jean-Luc Lagarce de 1991, il sâagit dans lâĂ©pilogue dâun monologue de Louis. Juste la fin du monde est l'une des derniĂšres piĂšces de théùtre de Jean-Luc Lagarce, ... Ă la difficultĂ© pour Louis de parler rĂ©pond le refus d'Antoine d'Ă©couter tu voudras me parler / et il faudra que j'Ă©coute / et je n'ai pas envie d'Ă©couter » partie 1, sc. - Justice = ĂȘtre Ă©quitable entre Fils prodigue et ceux qui n'ont pas dĂ©sertĂ© la maison parabole du nv testament qui traverse littĂ©rature occidentale - Auteur fait lui preuve d'Ă©quitĂ©. Dans la troisiĂšme scĂšne de la premiĂšre de la piĂšce Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce Ă©crite en 1991, Suzanne se livre Ă un monologue face Ă son frĂšre Louis. L'intrigue tient en peu de lignes Louis dĂ©cide de retourner voir sa famille qu'il a quittĂ©e bien des annĂ©es plus tĂŽt afin de lui annoncer sa mort prochaine. Câest ce que montre lâĆuvre de Jean Luc Lagarce Juste la Fin du Monde publiĂ©e en 1999. Jean-Luc Lagarce est nĂ© en 1957 et est dĂ©cĂ©dĂ© en 1995. L'intrigue tient en peu de lignes Louis dĂ©cide de retourner voir sa famille qu'il a quittĂ©e bien des annĂ©es plus tĂŽt afin de lui annoncer sa mort prochaine. Juste la fin du monde prologue conclusion. Duchaste disait La parole fait Ă©vĂ©nement elle dĂ©traque les pensĂ©es avant de secouer les corps ». La prĂ©sentation de la piĂšce Juste la fin du monde et problĂ©matisation de son analyse. Louis est lĂ sans lâĂȘtre. Juste la fin du Monde, Jean-Luc Lagarce DeuxiĂšme partie, scĂšne 3, tirade dâAntoine De Et lorsque tu es parti, lorsque tu nous as quittĂ©s » Ă le ressentiment contre moi-mĂȘme » Introduction Au dĂ©but de la seconde partie, Louis, sâad essant au ⊠Il est mariĂ© Ă Catherine et pĂšre dâun enfant sâappelant Louis. Accueil; En savoir + Bios; Photos; Dates; Ăduc; Partager cette page Facebook; Twitter; Mail Les personnages par Bruno Marchand. Juste la fin du monde; Les personnages Juste la fin du monde + d'infos sur le texte de Jean-Luc Lagarce. Nous faisons le choix dâorienter le sujet de dissertation sur lâoeuvre de Lagarce sur la question posĂ©e par le parcours associĂ© Ă savoir crise individuelle, crise familiale ». de Jean-Luc Lagarce. Le travail de lecture. Louis, le personnage principal de Juste la fin du monde nâest pas PhĂšdre, ni Oedipe, et pourtant, il joue au HĂ©ros tragique. Juste la fin du monde, partie 1 scĂšne 1, conclusion. En rĂ©sumĂ©, alors que Jean-Luc Lagarce apprend quâil est atteint du sida en 1988, il se sent inopinĂ©ment condamnĂ©. Celle de la famille dont on vante les louanges, qui nâarrive pas Ă ravaler sa rancĆur et dĂ©passer ses frustrations. Et nous, nous nous sommes fait du mal Ă notre tour, chacun nâavait rien Ă se reprocher. Fiche de lecture Juste la fin du Monde â Acte 1 ScĂšne 11. Juste la fin du monde dissertation sur la question de la crise. de Jean-Luc Lagarce. Au cours de la piĂšce on tĂ©moigne dâune crise personnelle et familiale entre, Louis son petit frĂšre Antoine, sa sĆur Suzanne et leur mĂšre. Einfach das Ende der Welt Originaltitel Juste la fin du monde ist ein kanadisch-französischer Film von Xavier Dolan, der auf dem gleichnamigen TheaterstĂŒck von Jean-Luc Lagarce aus dem Jahr 1990 basiert. MONOLOGUE SUZANNE JUSTE LA FIN DU MONDE. 1464 Followers. Chacun ne pense quâĂ sa gueule. Câest le 1er de ses textes Ă avoir Ă©tĂ© refusĂ© par tous les comitĂ©s de lecture et il ne sera jamais jouĂ© de son vivant. Comment cette scĂšne met-elle en Ă©lvidence la diffuscelto du retour de Louis dans ⊠Mai 2016 im Rahmen der Internationalen Filmfestspiele von Cannes Premiere und wurde dort mit dem GroĂen Preis der Jury ausgezeichnet. Juste la fin du monde est une piĂšce de théùtre Ă©crite par Jean-Luc Lagarce en 1990. Le pronom "nous" Ă©voque une souffrance commune mais le passage au pronom "je" au vers marque la solitude d'Antoine, qui a portĂ© la responsabilitĂ© du dĂ©part le verbe "devoir" sous entend qu'il a Ă©tĂ© accusĂ© par la mĂšre et la premier sens de "responsable" que l'on comprend ici est "coupable" "je dus encore ĂȘtre le responsable" Dans cette phrase, on note ⊠3 THEATRE/LAGARCE, JUSTE LA FIN DU MONDE / LECTURE EXTRAITS â MONOLOGUES dâANTOINE/ p. 1 EAF 2021 â SĂ©quence 3 Théùtre â Jean-Luc Lagarce 1957-1995, Juste la fin du monde 1990, 1999 ThĂšme du parcours Crise personnelle, crise familiale ». Recherche parmi 272 000+ dissertations. Apprendre avec plaisir grĂące Ă nous. La mĂšre, mĂšre de Louis, Antoine et Suzanne / Chantal Joblon, actrice Petite femme dynamique, câest ma mĂšre ⊠Jean Luc LAGARDE est Ă la fois un comĂ©dien , metteur en scĂšne, directeur de troupe et dramaturge. Duchaste disait La parole fait Ă©vĂ©nement elle dĂ©traque les pensĂ©es avant de secouer les corps ». Juste la fin du monde met ainsi en scĂšne le retour de Louis auprĂšs de sa famille dans le but dâannoncer sa mort prochaine et irrĂ©mĂ©diable. Voir la fiche de lecture pour le bac de Juste la fin du monde de Lagarce En 1990, il Ă©crit Juste la fin du monde. Nous faisons le choix dâorienter le sujet de dissertation sur lâoeuvre de Lagarce sur la question posĂ©e par le parcours associĂ© Ă savoir crise individuelle, crise familiale ». Antoine est le fils cadet de la famille et le petit frĂšre de Louis. câest comme sâil ne mâĂ©tait rien arrivĂ©, jamais. TEXTES COMPLEMENTAIRES LECTURE DâEXTRAITS INDISPENSABLES â EXTRAITS les ⊠2 mai 2021 Commentaire et dissertation 2 commentaires. Juste la fin du monde est l'une des derniĂšres piĂšces de théùtre de Jean-Luc Lagarce, ... Ă la difficultĂ© pour Louis de parler rĂ©pond le refus d'Antoine d'Ă©couter tu voudras me parler / et il faudra que j'Ă©coute / et je n'ai pas envie d'Ă©couter » partie 1, sc. Câest ce que montre lâĆuvre de Jean Luc Lagarce Juste la Fin du Monde publiĂ©e en 1999. Pensez-vous quâon puisse les rĂ©duire au seul cercle de la famille ? DĂšs lors, dans ce prologue, Louis annonce aux spectateurs/lecteurs sa mort prochaine ainsi que sa volontĂ© de revoir une famille quâil a quittĂ©e il y a plus de 10 ans. Juste la fin du monde est l'une des derniĂšres piĂšces de théùtre de Jean-Luc Lagarce, ... Ă la difficultĂ© pour Louis de parler rĂ©pond le refus d'Antoine d'Ă©couter tu voudras me parler / et il faudra que j'Ă©coute / et je n'ai pas envie d'Ă©couter » partie 1, sc. LADN/EAF 21/SEQ. Juste la fin du monde, partie 1 scĂšne 1, conclusion. Suzanne, bien sĂ»r, est heureuse de retrouver son frĂšre aĂźnĂ©. Chacun ne pense quâĂ sa gueule. Cet extrait, choisit par François Berreur, met en lumiĂšre l'implication du corps de l'acteur qui, mĂȘme Ă travers une premiĂšre approche du texte, est essentielle. ChloĂ© Durand . Dans la piĂšce de Jean-Luc Lagarce de 1991, il sâagit dans lâĂ©pilogue dâun monologue de Louis. Dans la piĂšce Juste la fin du monde, la crise personnelle traversĂ©e par Louis, qui va mourir vers l'Ăąge de 34 ans, dĂ©clenche la crise identitaire de sa fratrie chacun se laisse emporter par ses Ă©motions et ⊠829 Likes, 49 Comments. Analyse linĂ©aire partie 1 scĂšne 1, Juste la fin du monde de Lagarce 4 il LLO Partie 1, scĂšme 1 scĂšne 1 12 Intro PrĂ©sentation Juste la fin du Monde Doing chorale kour les pensya, accueil de Louis par la Gumible direct dans, Praction - sutegurcelles pour presenten person leurs relations as atmosphere. La piĂšce de Jean-Luc Lagarce propose des personnages particuliĂšrement intĂ©ressants Ă analyser. Nous faisons le choix dâorienter le sujet de dissertation sur lâoeuvre de Lagarce sur la question posĂ©e par le parcours associĂ© Ă savoir crise individuelle, crise familiale ». Câest ce que montre lâĆuvre de Jean Luc Lagarce Juste la Fin du Monde publiĂ©e en 1999. Juste la fin du monde est un rĂ©cit de vie qui propose de percevoir le monde Ă travers la conscience inquiĂšte dâun personnage. Juste la fin du monde dissertation sur la question de la crise. HĂ© bien, il semblerait que c'est exactement ce qu'il fait dans Juste la fin du Monde il met en scĂšne un hĂ©ros tragique, Louis, qui reprĂ©sente bien les mĂ©canismes traditionnels Ă la fois innocent et coupable, Ă©crasĂ© par son destin, il suscite la terreur et la pitiĂ©. Juste la fin du monde est une piĂšce de théùtre qui Ă©voque le retour de Louis dans sa famille pour annoncer sa maladie et Sa mort prochaine mais la communication dans la famille est difficile et le retour de Louis va rĂ©vĂ©ler les souffrances des autres membres de la famille. Ces retrouvailles donnent lieu Ă des Ă©changes tendus, tour Ă tour superficiels et intimes, oĂč lâannonce de Louis Ă sa famille est impossible. Dans la piĂšce Juste la fin du monde, la crise personnelle traversĂ©e par Louis, qui va mourir vers l'Ăąge de 34 ans, dĂ©clenche la crise identitaire de sa fratrie chacun se laisse emporter par ses Ă©motions et ⊠3 THEATRE/LAGARCE, JUSTE LA FIN DU MONDE / LECTURE EXTRAITS â MONOLOGUES dâANTOINE/ p. 1 EAF 2021 â SĂ©quence 3 Théùtre â Jean-Luc Lagarce 1957-1995, Juste la fin du monde 1990, 1999 ThĂšme du parcours Crise personnelle, crise familiale ». Dans Juste la fin du Monde, la parole est fondatrice, c'est elle qui provoque les crises. Si ça peut aider certains bacdefrancais bac premiere lycee pourtoi". En rĂ©sumĂ©, alors que Jean-Luc Lagarce apprend quâil est atteint du sida en 1988, il se sent inopinĂ©ment condamnĂ©. LâEXPLICATION. 15 mai 2021 Commentaire et dissertation Laisser un commentaire. juste la fin du monde analyse views Discover short videos related to juste la fin du monde analyse on TikTok. TEXTES COMPLEMENTAIRES LECTURE DâEXTRAITS INDISPENSABLES â EXTRAITS les ⊠Analyse linĂ©aire juste la fin du monde partie 1 scĂšne 1. JUSTE LA FIN DU MONDE DISSERTATION. Le besoin psychologique constitue une blessure ou un problĂšme profondĂ©ment et inconsciemment ancrĂ© dans un personnage, lui pourrissant la vie. En 1990, il Ă©crit juste la fin du monde. Suzanne, bien sĂ»r, est heureuse de retrouver son frĂšre aĂźnĂ©. Juste la fin du monde est un rĂ©cit de vie qui propose de percevoir le monde Ă travers la conscience inquiĂšte dâun personnage. âź Sujet de lâĆuvre La piĂšce Juste la fin du monde est Ă©crite par Lagarce Ă Berlin. LâĂ©pilogue est, dans la tragĂ©die, le retour au calme. 829 Likes, 49 Comments. 2 mai 2021 Commentaire et dissertation 2 commentaires. Cependant, la raison de sa visite n'est en aucun cas porteuse de bonnes nouvelles. Cela peut aussi ĂȘtre l'origine d'un renouveau. Le travail de lecture. Juste la fin du monde analyse linĂ©aire Ă©pilogue. Câest que Lagarce a fait beaucoup de retouches pour parvenir à ⊠Watch popular content from the following creators MĂ©lany mais en mieux se2associationse2association, chlochlo25, AthĂ©na Solathenasol . Big Bag Gravier Leroy Merlin, Mouvement SaccadĂ© Des Membres, Nginx 404 Not Found, Sarah Jeffery Parle Francais, Modifier Fiche De Paie Avec Photoshop, Lettre Au Maire Pour Signaler Un Danger, La Promesse Ă©pisode 5 Youtube, juste la fin du monde antoine analyse
DansJuste la fin du monde, Lâhapax serait ce passage de la scĂšne 3 de la seconde partie, dans un soliloque dâAntoine, oĂč il Ă©voque son Ă©tat malheureux par sympathie avec son frĂšre : « comme toujours les plus jeunes frĂšres se croient obligĂ©s de / lâĂȘtre par imitation et inquiĂ©tude » (Juste la fin du monde, p. 97). On peut naturellement y voir une valorisation expressive au
Louis, le personnage principal de Juste la fin du monde nâest pas PhĂšdre, ni Oedipe, et pourtant, il joue au HĂ©ros tragique. DĂšs le titre, son destin est Ă la fois exagĂ©rĂ© et attĂ©nuĂ© quelle est cette apocalypse annoncĂ©e de maniĂšre si Ă©trange ? Ce titre mĂ©riterait dâailleurs une vidĂ©o entiĂšre, oĂč on pourrait sâamuser Ă y trouver, mettons, 12 figures de style⊠Ce quâon retient surtout pour lâinstant, câest que la tragĂ©die est bien prĂ©sente dĂšs le titre, mais de maniĂšre ironique, dĂ©calĂ©e, paradoxale. On va donc tout de suite revenir sur cette notion de tragĂ©die câest un peu thĂ©orique, mais vous allez voir, ça vaut le coup ! Le HĂ©ros tragique est toujours Ă la fois un peu coupable et un peu innocent. Certes, Ă©crasĂ© par un destin qui le dĂ©passe, mais aussi toujours un peu responsable de ses aveuglements. Alors câest vrai, ces notions datent de la PoĂ©tique dâAristote mais elles continuent de nous toucher aujourdâhui le HĂ©ros, victime de son destin fatal, suscite la terreur et la pitiĂ©, et produit la catharsis la purgation de nos passions. Et câest lĂ que sâajoute lâironie de Lagarce on va voir quâil reprend ces mĂ©canismes de la tragĂ©die, pour affĂ»ter notre esprit critique nous sommes invitĂ©s Ă douter des personnages, pour mieux les juger et soupeser leur Ăąme⊠VoilĂ le privilĂšge du spectateur ! Et maintenant, prenons encore de la hauteur et si le théùtre, feignant de nous divertir, Ă©tait ce personnage jouant sa propre perte ?... Lagarce avance cette idĂ©e dans le mĂ©moire de philosophie quâil Ă©crit sur lâHistoire du théùtre, Ă©coutez Il sâagit de refuser la convention et de fait, lâutilisation du théùtre comme simple divertissement [...]. Il sâagit [...] que le théùtre aille Ă sa perte câest lĂ le seul théùtre possible. Jean-Luc Lagarce, Théùtre et pouvoir en occident, Les Solitaires Intempestifs, 1980-2011. Avant de commencer, je tenais Ă adresser tous mes remerciements aux Ăditions des Solitaires Intempestifs qui ont rendu cette vidĂ©o possible. Pour incarner les personnages, plusieurs comĂ©diens mâont prĂȘtĂ© leur voix Franck Tonnelier, fondateur dâune Ă©cole de théùtre en ligne, ouverte Ă tous LâEspace du Songe. Il incarne Louis. Fanny Chevalier, disponible sur RS doublage, sera Suzanne. JĂ©rĂ©mie Hamon, qui joue par ailleurs dans la Compagnie Ătincelle, prĂȘte sa voix Ă Antoine. Jeannine Milange, propose ses lectures sur sa page facebook, et jouera le rĂŽle de La MĂšre. Natalia Fintzel publie rĂ©guliĂšrement ses rĂ©alisations sur sa chaĂźne Théùtre Histoire et LittĂ©rature ». Elle sera Catherine. Prologue Un personnage arrive sur scĂšne, seul. On reconnaĂźt le rĂŽle introducteur du chĆur antique, qui prĂ©sente lâintrigue et les rĂ©actions attendues dâun public idĂ©al lâintĂ©rĂȘt, lâempathie. Mais comme pour nous inviter tout de suite Ă la mĂ©fiance, la tirade de ce personnage, trĂšs subjective, tient plus du journal intime que du discours explicatif dâun coryphĂ©e. LOUIS. â Plus tard, lâannĂ©e dâaprĂšs â Jâallais mourir Ă mon tour â [...] je dĂ©cidai de retourner les voir, [...] pour annoncer [...] ma mort prochaine et irrĂ©mĂ©diable. Ce personnage aime brouiller les pistes ! Est-ce un revenant, est-il dĂ©jĂ mort ? On suppose quâil est malade, mais ce nâest jamais dit dans la piĂšce. Les commentateurs rappellent souvent que Jean-Luc Lagarce est lui-mĂȘme atteint du Sida en 1988, dont il mourra en 1995. Mais attention, la piĂšce nâa rien dâautobiographique ! Je dirais mĂȘme que ce personnage de Louis nâest malade que de sa posture tragique, de cette fatalitĂ© quâil nous dĂ©clare dâemblĂ©e, comme pour mieux se dĂ©finir Ă nos yeux. Peut-ĂȘtre, un malade imaginaire, un tragĂ©dien imaginaire⊠à mon tour » Ă qui Louis fait-il allusion ? Ă dâautres qui sont malades comme lui ? Ă son pĂšre qui est dĂ©jĂ mort ? Aux HĂ©ros de tragĂ©die ? Ă tout ĂȘtre humain ? Ă Dieu lui-mĂȘme ? En tout cas, dĂšs ce prologue, on dĂ©couvre plusieurs niveaux de lecture personnel, familial, théùtral, philosophique⊠Pour mieux les dĂ©couvrir, jâai rĂ©alisĂ© pour vous une vidĂ©o dâexplication linĂ©aire de ce passage, sur mon site. PremiĂšre partie ScĂšne 1 Louis arrive dans la maison familiale, il ne connaĂźt pas encore Catherine, la femme de son frĂšre Antoine, câest sa petite sĆur Suzanne, 23 ans, qui fait les prĂ©sentations. SUZANNE. â Tu lui serres la main ? [...] On dirait des Ă©trangers. [...] Ne lui serre pas la main, embrasse-la. [...] ANTOINE. â Suzanne, ils se voient pour la premiĂšre fois ! Souvent chez Lagarce, les paroles sont ainsi dĂ©passĂ©es par ce qui nâest pas dit gestes, intonations. On devine Suzanne heureuse de retrouver son frĂšre â Antoine plus rĂ©ticent â et la MĂšre semble vouloir oublier toutes ces annĂ©es dâabsence. LA MĂRE. â Ne me dites pas ça, ils ne se connaissent pas. [...] Louis, tu ne connais pas Catherine ? [...] ANTOINE. â Comment veux-tu ? Tu sais trĂšs bien. VoilĂ lâun des thĂšmes principaux de notre piĂšce lâintrigue familiale. Chacun Ă sa maniĂšre reproche Ă Louis son absence... Pour explorer lâimplicite de ce passage, je vous propose une vidĂ©o dâexplication linĂ©aire, sur mon site. ScĂšne 2 Catherine et Antoine ont deux enfants, une fille de 8 ans, et un garçon de 6 ans, qui ne sont pas lĂ . VoilĂ un sujet de conversation parfait ! Mais Antoine interrompt sa femme ANTOINE. â Laisse ça, tu l'ennuies. LOUIS. â Pourquoi est-ce que tu as dit ça ? câest mĂ©chant, pas mĂ©chant, non, câest dĂ©plaisant. Cela ne mâennuie pas du tout, tout ça, mes filleuls, neveux. Voyez comment Louis donne le mauvais rĂŽle Ă son frĂšre, par un reproche attĂ©nuĂ© mĂ©chant » devient dĂ©plaisant ». Câest une figure courante chez Lagarce lâĂ©panorthose, reformuler pour gagner en exactitude. Mais le premier jet reste rĂ©vĂ©lateur ! Lagarce en parle notamment dans un trĂšs bel article quâon trouve dans Du Luxe et de lâImpuissance, et oĂč il confie ses secrets dâĂ©criture Avec l'ordinateur, ont disparu le brouillon, la rature et le remords. [...] Ne reste, au bout du compte, Ă tort, que le dernier mot choisi. Jean-Luc Lagarce, Du Luxe et de l'impuissance, Comment j'Ă©cris », Les Solitaires intempestifs, 1995. Ces hĂ©sitations, ces corrections qui envahissent le langage rĂ©vĂšlent bien les crises que traversent les personnages. Quel rĂŽle joue la parole dans les crises de la piĂšce ? Pour en savoir plus, je traite ce sujet de dissertation, pas Ă pas, sur mon site. On apprend alors que le garçon de six ans sâappelle Louis, Catherine explique CATHERINE. â Il porte avant tout le prĂ©nom de votre pĂšre et fatalement, par dĂ©duction... Nous nous sommes dit ça, que nous lâappelions Louis, comme votre pĂšre, donc, comme vous, de fait. ANTOINE. â Les rois de France. On devine alors que ce prĂ©nom, qui est le prĂ©nom du pĂšre, symbolise une certaine responsabilité⊠Dans une dynastie comme celle des Bourbons les rois de France » comme le fait remarquer Antoine, le prĂ©nom Louis trace un destin⊠ScĂšne 3 Câest le premier tĂȘte-Ă -tĂȘte de la piĂšce Louis se retrouve seul avec sa jeune sĆur Suzanne. Elle lui parle des cartes postales quâil envoie rĂ©guliĂšrement SUZANNE. â Parfois, tu nous envoies des lettres, [...] de petits mots, juste des petits mots [...] comment est-ce quâon dit ? elliptiques. Suzanne met le doigt sur quelque chose ces cartes postales ne sont-elles pas des excuses qui lui Ă©vitent de demander de rĂ©elles nouvelles, et qui lui permettent de rester absent ? Chaque personnage a comme ça, des arrangements plus ou moins conscients. Pour creuser leur complexitĂ©, je reviens sur chacun des personnages, en dĂ©tail, sur mon site. Suzanne admire beaucoup son frĂšre il Ă©crit, il prend lâavion⊠Elle a une voiture, mais câest surtout pour conduire sa mĂšre, et elle se rĂ©signe Ă rester lĂ , amĂ©nageant lâĂ©tage quâelle oppose Ă©trangement au rez-de-chaussez, ici-bas. SUZANNE. â C'est comme une sorte d'appartement. [...] Mais ce n'est pas ma maison, [...] il y a plus de confort qu'il n'y en a ici bas. Ce mĂ©tier dâĂ©crivain qui Ă©loigne Louis du reste de sa famille, fait quâon peut le dĂ©crire comme un transfuge de classe » une notion de philosophie sociale, qui dĂ©signe un individu qui a changĂ© radicalement de milieu social. En tout cas, par sa profondeur et sa complexitĂ©, cette piĂšce se prĂȘte bien Ă un regard pluridisciplinaire moderne quand la sociologie Ă©claire les dynamiques familiales et leurs rĂ©percussions psychologiques. ScĂšne 4 Les voilĂ Ă nouveau tous rĂ©unis. Par nostalgie, la mĂšre raconte le passĂ©, quand son mari Ă©tait encore en vie. Elle sâadresse Ă Catherine, tandis quâAntoine veut lâinterrompre. LA MĂRE. â Tous les dimanches, comme une tradition [...] quâil pleuve, quâil neige, quâil vente » tous les dimanches, on allait se promener. ANTOINE. â Maman ! [...] Elle connaĂźt ça par cĆur. Lâhistoire de la mĂšre est pleine dâindices concernant le passĂ©. Et on devine finalement pourquoi Antoine nâaime pas entendre cette histoire câest un reproche cachĂ©. LA MĂRE. â AprĂšs, [...] ces deux-lĂ sont devenus trop grands, [...] et nous seulement avec Suzanne, cela ne valait plus la peine. ANTOINE. â Câest notre faute. SUZANNE. â Ou la 5 Dans ce monologue, Louis nous rĂ©vĂšle une de ses pensĂ©es la conviction que fatalement, on va cesser de lâaimer. Mais, et si câĂ©tait lui-mĂȘme qui dĂ©courageait les autres de lâaimer ?⊠LOUIS. â Ils renoncĂšrent Ă moi, tous, dâune certaine maniĂšre [...] parce que je les en dĂ©courage, Cette absence dâamour dont je me plains [...] toujours fut pour moi lâunique raison de mes lĂąchetĂ©s. Il faut lire et relire ces monologues de Louis, parce quâils donnent accĂšs Ă ses pensĂ©es, un peu comme la focalisation interne dâun roman, rĂ©vĂ©lant la subjectivitĂ© dâun personnage. Mais restons mĂ©fiants des indices nous laissent entendre quâil peut nous mentir et/ou se mentir Ă lui-mĂȘme. Quelle est la cause de ce sentiment de manque dâamour ? Un arrangement une lĂąchetĂ© ? La naissance du frĂšre ou la mort du pĂšre ? Une orientation sexuelle secrĂšte ? Ce passage soulĂšve des non-dits et rĂ©vĂšle des zones dâombre. ScĂšne 6 et 7 DeuxiĂšme tĂȘte-Ă -tĂȘte de la piĂšce cette fois-ci avec Catherine. Elle lui parle surtout dâAntoine CATHERINE. â Sa situation, vous ne la connaissez pas [...] Ce nâest pas un reproche, â Je ne voudrais pas avoir lâair de vous faire un mauvais procĂšs â [...] Mais lui, [...] il en dĂ©duit certainement que sa vie ne vous intĂ©resse pas. [...] et ce nâest pas ĂȘtre mĂ©chant, [...] que de penser quâil nâa pas totalement tort. Catherine aussi reformule sans cesse ses propos, pour mieux faire passer son message. Je ne voudrais pas avoir lâair de vous faire un mauvais procĂšs » On peut parler ici dâune prĂ©tĂ©rition laisser entendre ce quâon affirme ne pas dire. Et en effet, la piĂšce elle-mĂȘme ressemble Ă un procĂšs chaque personnage vient tĂ©moigner. Le spectateur peut alors soupeser lâĂąme de Louis, comme des dieux antiques⊠Et vous, Ă quel point nous semble-t-il innocent, ou coupable ? Ironie de la situation alors que Louis venait annoncer sa mort, il va devoir Ă©couter, câest-Ă -dire, devenir spectateur. Mais saura-t-il vraiment entendre les autres ? Le prĂ©nom Louis » rĂ©sonne comme le sens de lâouĂŻe, ce nâest certainement pas un hasard⊠En tout cas, quand il tente dâexpliquer ce quâil est venu faire, Catherine lâinterrompt elle ne veut pas transmettre de message, ce nâest pas son rĂŽle ». La scĂšne 6 mĂ©rite alors quâon la relise en gardant Ă lâesprit lâavis que Suzanne donne dans la scĂšne suivante il ne faut pas sây fier, elle sait dĂ©cider, elle Ă©nonce bien »⊠ScĂšne 8 TroisiĂšme tĂȘte-Ă -tĂȘte de Louis, cette fois-ci avec sa mĂšre, qui le prĂ©vient son frĂšre et sa sĆur vont profiter quâil soit lĂ , pour essayer de lui parler, mais maladroitement. LA MĂRE. â Ce quâils voudraient, câest que tu les encourages peut-ĂȘtre â [...] que tu dises Ă Suzanne â mĂȘme si ce n'est pas vrai, un mensonge qu'est-ce que ça fait ? [...] qu'elle pourrait te rendre visite, [...] Que tu lui donnes Ă lui, Antoine, le sentiment quâil nâest plus responsable de nous. On retrouve bien ici le mythe biblique du fils prodigue qui abandonne sa famille, mais restera toujours bien accueilli. Câest une parabole que JĂ©sus raconte dans le Nouveau Testament, pour dire une chose tout pĂ©cheur peut racheter ses fautes, sâil montre des remords. Câest donc un moment Ă©mouvant, parce quâun geste de Louis semble pouvoir rĂ©soudre les conflits de cette famille⊠Mais en relisant le passage, vous verrez que de nombreux indices remettent dĂ©jĂ en cause cet espoir. Un peu comme la Pythie antique, la mĂšre ne rĂ©alise pas la portĂ©e de ses propres mots. En autorisant Louis Ă mentir, elle lui fournit en fait une parfaite Ă©chappatoire vers son destin... ScĂšne 9 Tout le monde se retrouve autour dâun cafĂ©. Mais comme Catherine vouvoie Louis, Suzanne sâĂ©tonne, Antoine se moque, elle rĂ©pond, câest une nouvelle crise ANTOINE. â Comment est-ce que tu me parles ? [...] câest parce que Louis est lĂ , câest parce que tu es lĂ , tu es lĂ et elle veut avoir lâair. Il est particuliĂšrement intĂ©ressant de comparer cette scĂšne avec la version, trĂšs diffĂ©rente, du film de Dolan⊠Finalement, tout le monde quitte la table, sauf Catherine, qui reste seule. Câest lâune des rares didascalies de la piĂšce ! ScĂšne 10 Nouveau monologue de Louis, qui se prend Ă espĂ©rer que le monde disparaisse avec lui LOUIS. â Ătranger. Je pense du mal. Je n'aime personne, je ne vous ai jamais aimĂ©s, c'Ă©tait des mensonges, Pourquoi la Mort devrait-elle me rendre bon ? Ce mot Ă©tranger » nous rappelle Meursault, lâĂ©tranger de Camus, incontestablement coupable dâun meurtre absurde, condamnĂ© Ă mort surtout pour nâavoir pas pleurĂ© Ă lâenterrement de sa mĂšre⊠La derniĂšre piĂšce de Lagarce, Le Pays Lointain, en dit plus long sur Louis, cette fois-ci entourĂ© de personnages du passĂ©, comme lâami de longue date LONGUE DATE. â Revenir aprĂšs tant d'annĂ©es, revenir sur ses propres traces et avoir commis quelques crimes, et pourquoi non ? [...] Crimes ou abandons, [...] ce n'est pas loin d'ĂȘtre la mĂȘme chose. Jean-Luc Lagarce, Dâun Pays Lointain, Les Solitaires Intempestifs, 1995. VoilĂ lâĂ©nigme⊠Quel grand enquĂȘteur finit par dĂ©couvrir que le coupable du crime, câest lui-mĂȘme ? Ayant abandonnĂ© ses parents et croyant Ă©chapper Ă son destin, il le prĂ©cipite au contraire, assassine son pĂšre, Ă©pouse sa mĂšre⊠Ćdipe est lĂ bien sĂ»r prĂ©sent en filigrane tout au long de la piĂšce⊠ScĂšne 11 Câest une scĂšne trĂšs attendue le dialogue entre Louis et son frĂšre. Pour engager la conversation, Louis dit Ă Antoine quâil Ă©tait arrivĂ© en avance Ă lâaĂ©roport, mais quâil nâa pas osĂ© venir plus tĂŽt⊠Cela ressemble Ă une mauvaise excuse... En tout cas, Antoine ne veut pas lâĂ©couter, il se mĂ©fie, et on peut mesurer Ă quel point la communication est rompue entre les deux frĂšres ANTOINE. â Ne commence pas, [...] tu vas me raconter des histoires [...] Je nâai pas envie dâĂ©couter, [...] Les gens qui ne disent rien, on croit juste quâils veulent entendre, mais souvent, tu ne sais pas, je me taisais pour donner lâexemple. Quand on connaĂźt le souhait de Louis dâannoncer sa mort prochaine, l'exemple d'Antoine produit un effet dâironie tragique une allusion au dĂ©nouement fatal. On dirait mĂȘme ici que le personnage sur scĂšne nous met en garde contre ces histoires » auxquelles nous assistons. Câest la double Ă©nonciation propre théùtre les mots prononcĂ©s sur scĂšne sont aussi adressĂ©s aux spectateurs. Avertir le spectateur de la supercherie des conventions théùtrales⊠Câest justement le rĂŽle que Lagarce donne au dramaturge, dans son mĂ©moire de philosophie Le dramaturge joue les francs-tireurs », refusant dâentrer dans lâinstitution que les siĂšcles passĂ©s ont construite autour du théùtre il est dĂ©sormais de son devoir de dĂ©monter et de dĂ©montrer les mĂ©canismes de la supercherie. Jean-Luc Lagarce, Théùtre et pouvoir en occident, Les Solitaires Intempestifs, ScĂšnes 1 Ă 5 Dans cet intermĂšde, les scĂšnes sont trĂšs courtes Louis raconte un rĂȘve quâil a fait. LOUIS. â Dans mon rĂȘve [...] toutes les piĂšces de la maison Ă©taient loin les unes des autres. [...] Je me chantonne [...] la pire des choses, serait que je sois amoureux ». Ces petites paroles chantonnĂ©es rĂ©vĂšlent bien sa crainte des liens affectifs. On peut aussi se demander si ce nâest pas un indice de la difficultĂ© quâil aurait Ă annoncer Ă sa famille son homosexualitĂ© prĂ©sumĂ©e. Dans son film, Xavier Dolan choisit de montrer, ce qui nâest dans la piĂšce, quâune hypothĂšse de lecture. Pendant ce temps, Suzanne et Antoine discutent dans une autre piĂšce. On peut relire ces scĂšnes en gardant Ă lâidĂ©e que le verbe entendre » prononcĂ© par chacun des membres de la famille, est plus quâun verbe de perception il reprĂ©sente le dĂ©sir quâils ont de se comprendre sincĂšrement. ScĂšnes 6 Ă 9 Dans une autre piĂšce, Suzanne et Antoine reviennent sur leurs impressions concernant le dĂ©part de Louis. Suzanne se trouve malheureuse⊠ANTOINE. â Mais tu ne lâes pas et tu ne lâas jamais Ă©tĂ©. Câest lui, lâHomme Malheureux, [...] tu ne peux pas le rendre responsable, [...] câest juste un arrangement. Ce mot arrangement » revient plusieurs fois dans cet intermĂšde... Il rĂ©vĂšle le mensonge que chaque personnage se fait Ă soi-mĂȘme â comment chacun sâefforce de tourner son malheur Ă son avantage⊠DeuxiĂšme partie ScĂšne 1 Dans ce dernier monologue, Louis raconte son dĂ©part il se fait narrateur. LOUIS. â Plus tard, vers la fin de journĂ©e [...] sans avoir rien dit de ce qui me tenait Ă cĆur â câest juste une idĂ©e mais elle nâest pas jouable â sans avoir jamais osĂ© faire tout ce mal, [...] je demandai quâon mâaccompagne Ă la gare [...] Sans avoir jamais osĂ© faire tout ce mal » la formulation est ambiguë⊠Est-ce un choix hĂ©roĂŻque, Ă©pargnant la douleur Ă sa famille, ou bien, est-ce quâau contraire il ne sâapprĂȘte pas Ă les accabler dâune nouvelle absence sans explication ? Et comme cela a dĂ©jĂ dĂ» ĂȘtre le cas par le passĂ©, Louis rejette habilement la culpabilitĂ© sur son frĂšre LOUIS. â Il semble vouloir me faire dĂ©guerpir, [...] Il ne me retient pas, et sans le lui dire, jâose lâen accuser. Le flash-back, câest ce quâon appelle une analepse en français, un retour dans le passĂ©. Ici, le dĂ©part de Louis revient sans cesse. Ces effets de boucle sont la marque dâun théùtre particuliĂšrement conscient de lui-mĂȘme En tant que spectateur, je nâarrive pas Ă croire au prĂ©sent du théùtre non, ça ne se passe pas lĂ , devant moi, en ce moment. [...] Je nâaime pas les acteurs [qui feignent] de ne pas savoir comment lâhistoire va finir. Jean-Luc Lagarce, Entretien pour Lucien Attoun, Vivre le théùtre et sa vie », Les Solitaires Intempestifs, 1995. ScĂšne 2 Cette scĂšne se situe tout juste aprĂšs le moment oĂč Louis demande quâon le raccompagne Ă la gare. Antoine se propose de le raccompagner â de toutes les façons, câest sur son chemin. Louis place alors cette expression, comme un piĂšge LOUIS. â Cela joint l'utile Ă l'agrĂ©able. ANTOINE. â C'est cela, voilĂ , exactement, comment est-ce qu'on dit ? d'une pierre deux coups ». SUZANNE. â Ce que tu peux ĂȘtre dĂ©sagrĂ©able, [...] tu vois comme tu lui parles, tu es dĂ©sagrĂ©able, ce n'est pas imaginable. Lâexpression utilisĂ©e par Antoine dâune pierre deux coups » a quelque chose de violent, elle Ă©voque la chasse, le crime, peut-ĂȘtre mĂȘme le meurtre biblique dâAbel par son frĂšre CaĂŻn. Et cela enferme Antoine dans son rĂŽle. CATHERINE. â Tu es un peu brutal, [...] tu ne te rends pas compte. ANTOINE. â Un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous ĂȘtes terribles, tous, avec moi. LOUIS. â Non, il nâa pas Ă©tĂ© brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. â Oh, toi, ça va, la BontĂ© mĂȘme ». Dans sa derniĂšre rĂ©plique, Louis est bel et bien hypocrite⊠Comme Tartuffe, qui dĂ©fend son ennemi pour avoir le beau rĂŽle et mieux inspirer confiance. ScĂšne 3 DerniĂšre scĂšne La MĂšre, Suzanne et Catherine restent spectatrices. Antoine dĂ©nonce le rĂŽle de tragĂ©dien que Louis joue depuis leur enfance. ANTOINE. â Tu dis quâon ne tâaime pas [...] C'est ta maniĂšre Ă toi, ton allure, le malheur sur le visage. [...] Tu attends, repliĂ© sur ton infinie douleur intĂ©rieure [...] Moi, je devais faire moins de bruit, te laisser la place, [...] et jouir du spectacle apaisant enfin de ta survie lĂ©gĂšrement prolongĂ©e. Ce malheur, portĂ© sur le visage, comme un masque, par Louis, ressemble Ă la maladie du malade imaginaire, une douleur ostensible ; qui met en pĂ©ril le bonheur des autres membres de la famille la comĂ©die porte en elle la tragĂ©die. On peut aussi penser Ă lâhumour noir dâun Beckett, qui raconte une interminable dĂ©chĂ©ance dans Fin de Partie, ou encore, la tragĂ©die comique de deux vagabonds, abandonnĂ©s par Godot, qui ne reviendra probablement jamais⊠Et en effet, la tragĂ©die nâest-elle pas pire pour ceux qui survivent ? Antoine, les spectateurs, ou encore par extension cette humanitĂ© cherchant Ă se libĂ©rer des ressentiments, dans un monde oĂč Dieu nâest plus audible ? Ce sont ces diffĂ©rents niveaux de lecture que je vous propose d'explorer dans ma vidĂ©o sur ce passage. Ăpilogue Louis revient devant le public, mais bien aprĂšs la fin on peut se demander est-il dĂ©jĂ mort ? Est-ce une nouvelle maniĂšre de nous prendre, de nous attraper par l'illusion théùtrale ? LOUIS. â AprĂšs, ce que je fais, je pars Je ne reviens plus jamais. Je meurs quelques mois plus tard, une annĂ©e tout au plus. [...] Dans une derniĂšre tirade qui tient de la poĂ©sie, et que je vous invite Ă relire, Louis regrette de nâavoir pas osĂ© pousser un grand et beau cri. LOUIS. â C'est ce bonheur-lĂ que je devrais m'offrir, hurler une bonne fois, mais je ne le fais pas ; je ne l'ai pas fait. Que symbolise ce cri ? La piĂšce de théùtre elle-mĂȘme ? La vĂ©ritĂ© quâil nâa pas rĂ©vĂ©lĂ©e aux autres ? Je vous propose une explication linĂ©aire en vidĂ©o sur ce passage, pour mieux rĂ©pondre Ă ces questions. Et si la vĂ©ritable tragĂ©die de cette piĂšce, ce n'Ă©tait pas la mort du personnage, ni la mort de l'auteur, mais l'envahissement par le silence et l'oubli ? Et si le geste du dramaturge, paradoxalement, consistait Ă peindre lâoubli, pour mieux le conjurer ? Ă Ă©voquer le cri, pour mieux nous confier sa voix, malgrĂ© la mort ? En tĂȘte de son recueil dâarticles Du Luxe et de lâImpuissance, Jean-Luc Lagarce cite ce passage cĂ©lĂšbre de La Mort de lâAuteur de Roland Barthes L'Ă©criture est destruction de toute voix, [...] l'auteur entre dans sa propre mort, l'Ă©criture commence. Roland Barthes, La Mort de l'Auteur, 1968. âš Lagarce, Juste la fin du monde đ Le texte du rĂ©sumĂ©-analyse au format PDF âš Lagarce, Juste la fin du monde đïž Le diaporama du rĂ©sumĂ©-analyse âš Lagarce, Juste la Fin du Monde đ§ La piĂšce de A Ă Z rĂ©sumĂ©-analyse
Largument de la piÚce est trÚs simple : Louis a 34 ans, il rend visite à sa famille (qu'il a quittée depuis plusieurs années) pour annoncer sa mort prochaine. - Présentation du texte : Cet extrait de la piÚce de théùtre Juste la fin du monde est un
Juste la fin du monde est une piĂšce de théùtre Ă©crite par Jean-Luc Lagarce Ă Berlin en 1990, dans le cadre d'une bourse LĂ©onard de Vinci, alors qu'il se savait atteint du sida. Traduite et jouĂ©e en plusieurs langues[1],[2], cette piĂšce a Ă©tĂ© inscrite au programme des sessions 2008 Ă 2010 de l'Ă©preuve théùtre du baccalaurĂ©at et de la session 2012 des agrĂ©gations de lettres modernes, de lettres classiques et de grammaire[3], puis aux programmes des classes de premiĂšres gĂ©nĂ©rales et technologiques du baccalaurĂ©at de français pour les session 2021 et 2022. Le rĂ©alisateur de cinĂ©ma Xavier Dolan a adaptĂ© la piĂšce dans un film franco-canadien du mĂȘme nom sorti en 2016. RĂ©sumĂ© Louis rend visite Ă sa famille pour la premiĂšre fois depuis des annĂ©es. Il retrouve sa mĂšre, sa sĆur Suzanne, son frĂšre Antoine et sa belle-sĆur Catherine. Il a l'intention de leur annoncer sa maladie et que sa mort prochaine est inĂ©luctable, mais son arrivĂ©e fait resurgir souvenirs et tensions familiales. Chacun exprime divers reproches et Louis repart sans avoir pu faire l'annonce de sa mort. Personnages Louis, personnage principal 34 ans Suzanne, sĆur cadette de Louis et d'Antoine 23 ans Antoine, frĂšre cadet de Louis 32 ans Catherine, femme d'Antoine 32 ans La mĂšre 61 ans ThĂšmes La piĂšce aborde la question de l'absence du fils et de son retour auprĂšs de sa famille. Dans ses premiĂšres Ćuvres, Retour Ă la citadelle et Les Orphelins, avant dâapprendre sa sĂ©ropositivitĂ©, Jean-Luc Lagarce sâĂ©tait dĂ©jĂ intĂ©ressĂ© au sujet du retour[4]. La piĂšce s'inspire non seulement de la parabole du Fils prodigue, mais aussi du mythe de CaĂŻn et dâAbel. Antoine sâoffusque du retour de son frĂšre quâil jalouse, il ne veut pas que Suzanne se rĂ©jouisse de sa visite. Selon Antoine, Louis ne mĂ©rite pas quâon lâaccueille avec joie ; il a failli Ă ses responsabilitĂ©s et a menĂ© une existence quâAntoine nâa jamais connue. Les rapports entre la mĂšre et Antoine sont difficiles, dâautant plus que Louis est le fils favori. La piĂšce est aussi liĂ©e Ă lâOdyssĂ©e homĂ©rique. Les deux histoires narrent la quĂȘte, lâodyssĂ©e dâun protagoniste â Louis est Ulysse â qui poursuit un but se faire reconnaĂźtre des siens dans le cas de Louis, retrouver sa patrie dans le cas dâUlysse. La piĂšce est Ă©galement dominĂ©e par les thĂšmes de la solitude, de la difficultĂ© de communication entre les membres de la famille. Enfin face Ă la mort inĂ©luctable, le personnage cherche Ă rassembler des Ă©lĂ©ments de sa vie et Ă donner de la cohĂ©sion Ă son existence. Le titre Le titre ressemble Ă lâexpression ce nâest pas la fin du monde » pour dire ce nâest pas grave ». Ce titre est Ă double sens. Lâadverbe juste » et lâellipse attĂ©nuent de façon ironique la brutalitĂ© de lâaction quâintroduit le titre. Il annonce que ce nâest rien de grave, câest juste la fin du monde. Mais ce monde se rĂ©duit Ă celui de Louis, Ă sa vie menacĂ©e, et non Ă celui de lâhumanitĂ©. Il y a une forme dâironie dans ce titre car Louis est soumis Ă son destin, et ne peut pas de toute façon rĂ©sister Ă sa âfin du mondeâ. Mise en scĂšne L'absence de didascalies octroie au lecteur une grande libertĂ© dâinterprĂ©tation. Les dialogues trahissent parfois une certaine mĂ©fiance Ă lâĂ©gard du langage, mĂ©fiance quâon retrouve chez beaucoup de dramaturges du XXe siĂšcle. Les dialogues sont construits par l'apposition de longs monologues, mettant ainsi l'accent sur l'importance du langage, de la communication et de la formulation de la pensĂ©e. Jean-Luc Lagarce sâabstient de dĂ©crire le dĂ©cor de la scĂšne, sauf pour dire que la maison dâenfance de Louis oĂč vivent dĂ©sormais Suzanne et la mĂšre â câest-Ă -dire le lieu de lâintrigue â se trouve Ă la campagne. Il y a lĂ lâidĂ©e de la routine et dâun monde figĂ©, mais aussi l'idĂ©e d'un isolement. Ceci permet Ă©galement de mettre l'accent sur une opposition entre les espaces associĂ©s au personnage de Louis la grande ville, l'urbanitĂ© et l'espace d'Antoine petite maison de campagne. Structure de la piĂšce La piĂšce repose essentiellement sur des monologues, mĂȘme si ceux-ci sont entrecoupĂ©s de scĂšnes plus dialoguĂ©es. L'impossibilitĂ© de Louis Ă dire son message empĂȘche l'action d'avancer et enferme les autres personnages dans un verbiage logorrhĂ©ique. Chacun parle, mais ne parvient pas rĂ©ellement Ă communiquer avec la personne Ă laquelle il s'adresse. La parole sert de fuite, et paradoxalement l'on pourrait mĂȘme dire que la parole empĂȘche de formuler. Elle est le masque du malaise qui existe entre les personnages. La piĂšce est structurĂ©e temporellement de maniĂšre relativement prĂ©cise dans la mesure oĂč elle suit l'arrivĂ©e de Louis, puis son dĂ©part de la maison. La piĂšce est encadrĂ©e par un prologue et un Ă©pilogue pris en charge par Louis. Ces deux monologues ne sont pas directement adressĂ©s et tendent Ă rendre compte des motivations intĂ©rieures du personnage. Prologue Au moment oĂč il sâadresse Ă son auditoire, Louis, qui a longtemps niĂ© l'approche de sa mort, a acceptĂ© l'idĂ©e de l'au-delĂ . Il veut revoir ses proches pour leur annoncer la nouvelle. Il a toujours feint dâĂȘtre son propre maĂźtre, alors quâen rĂ©alitĂ©, il ne peut dĂ©cider de rien face Ă la mort. Le retour de Louis chez ses proches est un retour sur lui-mĂȘme. Le prologue ressemble au chĆur du théùtre antique. PremiĂšre partie Cette partie narre lâarrivĂ©e de Louis, lâaccueil embarrassĂ© des siens, les banalitĂ©s dâusage, les premiers sous-entendus lors des retrouvailles, lâĂ©vocation du passĂ©, les reproches de moins en moins voilĂ©s sur son absence, lâhostilitĂ© dâAntoine. ScĂšne 1 Louis est isolĂ© de sa famille, il nâembrasse personne. Quand Louis est prĂ©sentĂ© Ă Catherine, sa mĂšre est choquĂ©e. Câest maintenant quâelle sâaperçoit des consĂ©quences que le dĂ©part inexplicable de Louis a engendrĂ©es Louis, tu ne connais pas Catherine ? » Catherine reproche Ă Louis dâavoir boycottĂ© son mariage avec Antoine ; depuis, les occasions ne se sont pas trouvĂ©es ». Suzanne est un peu déçue que Louis ne lâait pas prĂ©venue de son arrivĂ©e, car elle aurait bien voulu aller le chercher. Elle pense que Louis a achetĂ© une voiture, mais celui-ci est en rĂ©alitĂ© venu en taxi depuis la gare. Elle croit que si Louis est parti pour avoir une vie que ses proches nâont pas eue, il a dĂ» rĂ©ussir. Antoine et Suzanne se querellent sans quâon sache pourquoi, les rapports entre Antoine et Suzanne sont hostiles. ScĂšne 2 Les enfants de Catherine sont chez leur grand-mĂšre maternelle. Sâils avaient su que Louis viendrait, ils seraient peut-ĂȘtre venus. Catherine et Antoine auraient voulu que leurs enfants voient leur oncle un autre reproche sur lâabsence de Louis. Catherine laisse entendre que les proches de Louis ignoraient sâils allaient le revoir Nous vous avions, avons envoyĂ© une photographie dâelle [...]. » Louis nâest pas tout Ă fait sĂ»r du nombre de ses neveux et niĂšces, rĂ©vĂ©lant ainsi sa trĂšs longue absence. Il prĂ©tend sâintĂ©resser Ă sa famille. Catherine essaie de justifier le fait que son fils soit prĂ©nommĂ© Louis. Antoine sâindigne, et Louis se sent mal. Antoine sâexcuse sur un ton rĂ©probateur, mais continue de profĂ©rer des injures. Antoine dit que vous nâen aurez pas [dâenfants]. » Catherine ne cesse de se heurter aux limites du langage logique, ce nâest pas un joli mot pour une chose Ă lâordinaire heureuse et solennelle, le baptĂȘme des enfants, bon ». Elle cherche Ă trouver un sujet de discussion pour crĂ©er de la convivialitĂ©, et Ă©voque dans son monologue par sous entendus la possible homosexualitĂ© de Louis, dâoĂč son incapacitĂ© Ă avoir ou vouloir un enfant. ScĂšne 3 Suzanne rĂ©sume sa vie oĂč rien ne sâest passĂ©. Elle admoneste Louis Lorsque tu es parti / â je ne me souviens pas de toi â / je ne savais pas que tu partais pour tant de temps [...]. [...] Ce nâest pas bien que tu sois parti, [...]. » Pendant que Louis voyageait, Suzanne ignorait sâil Ă©tait toujours en vie. Elle vacille sans cesse entre le passĂ© et le prĂ©sent. Louis est un Ă©crivain probablement homosexuel, ce qui lâĂ©loigne de sa famille je pensais que ton mĂ©tier Ă©tait dâĂ©crire serait dâĂ©crire ». Suzanne lui reproche dâavoir Ă©crit Ă beaucoup de personnes sans jamais correspondre avec sa famille, de mĂ©priser les siens, et de leur avoir envoyĂ© des messages superficiels que nâimporte qui pouvait lire. Ă un moment, elle a envie de pleurer, car elle trouve quâelle a dilapidĂ© sa vie Je voudrais partir mais ce nâest guĂšre possible. » ScĂšne 4 Antoine a hĂąte dâinterrompre une conversation que Catherine et sa mĂšre ont Ă peine entamĂ©e. Il veut attĂ©nuer sa fureur en agressant quiconque a lâair joyeux. Antoine sâindigne quand sa mĂšre mentionne son enfance, quâil a partagĂ©e avec Louis. Quand il lance une incorrection, sa mĂšre est rancuniĂšre [âŠ] le mĂȘme mauvais caractĂšre, / bornĂ©, / enfant dĂ©jĂ , rien dâautre ! » Les relations entre Antoine et la mĂšre sont tendues. La famille Ă©tait fiĂšre de la voiture quâelle possĂ©dait malgrĂ© son statut modeste. Le pĂšre Ă©tait apparemment traditionaliste et provincial, il aimait les voitures â peut-ĂȘtre plus que sa femme. Son orgueil Ă©tait nĂ©anmoins mal placĂ©, il nâĂ©tait pas aventurier, nâavait rien dâĂ©tonnant. Symboliquement, la mĂšre raconte la vie de Louis dont la mort est imminente. La famille menait une vie harmonieuse que quelque chose â peut-ĂȘtre le dĂ©part de Louis â a interrompue. La mĂšre aussi a des problĂšmes de communication ; elle hĂ©site entre le prĂ©sent de lâindicatif et celui du subjonctif Avant mĂȘme que nous nous marions, mariions ? » Ses paroles rĂȘveuses trahissent sa tendance Ă vivre dans le passĂ©, Ă©poque oĂč elle et son mari Ă©taient ancrĂ©s Ă leurs coutumes. Puis il y eut un changement AprĂšs, ils eurent treize et quatorze ans, / Suzanne Ă©tait petite, ils ne sâaimaient pas beaucoup, ils se chamaillaient toujours, ça mettait leur pĂšre en colĂšre, ce furent les derniĂšres fois et plus rien nâĂ©tait pareil. » Elle accuse ses fils dâavoir tout gĂąchĂ© en devenant trop grands ». Le retour de Louis lâa Ă©videmment poussĂ©e Ă ressasser ses souvenirs. Grosso modo, elle verbalise des rĂ©flexions trĂšs banales sur une famille plutĂŽt banale. ScĂšne 5 Cette scĂšne est cruciale, car Louis y justifie son retour. Il craint que ses proches aient cessĂ© de lâaimer. Il pense quâils ont renoncĂ© Ă lui aprĂšs avoir tant cherchĂ© Ă me garder auprĂšs dâeux ». Louis croit quâil se sent plus aimĂ© quand les autres font mine de ne pas penser Ă lui. Il est venu les voir parce que cette absence dâamour fit toujours plus souffrir les autres que moi. » Mais sa famille a fini par lâabandonner elle ne lâaime pas comme un vivant, mais comme un mort. Louis se mĂ©fie du langage je ne sais pas si je pourrai bien la dire ». Il s'agit probablement d'un monologue dans lequel Louis, seul sur scĂšne, s'exprime soit Ă lui-mĂȘme, soit aux lecteurs/spectateurs. ScĂšne 6 Les relations entre Antoine et Louis sont toujours tendues Il veut toujours que je ne mâintĂ©resse pas, / il a dĂ» vous prĂ©venir contre moi. » Selon Catherine, Antoine est furieux parce quâil trouve que Louis ne sâintĂ©resse pas Ă lui. La situation dâAntoine nâest pas mauvaise » il travaille dans une petite usine dâoutillage », mais Catherine ignore les dĂ©tails. DâaprĂšs elle, la supposition dâAntoine que Louis ne sâintĂ©resse pas Ă lui nâest peut-ĂȘtre pas tout Ă fait fausse. Elle refuse cependant que Louis lui parle des choses importantes, quâil âest prĂ©fĂ©rable que vous ne me disez rienâ. DâaprĂšs elle, âje ne compte pasâ, et il ne faut pas que Louis passe par elle pour atteindre Antoineâ. ScĂšne 7 Louis et Suzanne ont une brĂšve conversation. Suzanne donne son avis sur cette fille-là », et Louis sâindigne. ScĂšne 8 La mĂšre tient un long monologue. Elle dit Ă Louis Ils veulent te parler, / ils ont su que tu revenais et ils ont pensĂ© quâils pourraient te parler, / un certain nombre de choses Ă te dire depuis longtemps et la possibilitĂ© enfin. » Elle rĂ©vĂšle quâ [i]ls voudront tâexpliquer mais ils tâexpliqueront mal, / car ils ne te connaissent pas, ou mal. » DâaprĂšs elle, ils craignent que Louis ne leur donne pas le temps nĂ©cessaire pour lui expliquer tout ce quâils voudraient. Elle essaie de prĂ©voir la rĂ©action de Louis tu rĂ©pondras Ă peine deux ou trois mots, / ou tu souriras, la mĂȘme chose [...]. [âŠ] et ce sourire aura aggravĂ© les choses entre vous, / ce sera comme la trace du mĂ©pris, la pire des plaies. » DâaprĂšs la mĂšre, Suzanne sera triste », tandis quâAntoine sera plus dur encore ». Elle sait que Suzanne veut changer de vie, et quâAntoine voudrait pouvoir vivre autrement avec sa femme et ses enfants / et ne plus rien devoir [...]. » La mĂšre voit juste [âŠ] la journĂ©e se terminera ainsi comme elle a commencĂ©, / sans nĂ©cessitĂ©, sans importance. » Elle dit Ă Louis que les autres voudraient quâil les encourage, quâil encourage Suzanne Ă lui rendre visite de temps en temps et quâil donne Ă Antoine le sentiment quâil nâest plus responsable de nous ». Antoine aurait toujours cru ĂȘtre responsable de tous, ce qui est faux. Elle veut que Louis lui donne lâillusion quâil pourrait Ă son tour, Ă son heure, mâabandonner ». Ă la fin, la mĂšre demande que Louis lui rĂ©vĂšle son Ăąge. ScĂšne 9 Suzanne demande si Louis et Catherine vont continuer Ă se vouvoyer. Antoine rĂ©torque quâils font comme ils veulent, et Suzanne sâindigne. Leur dispute explose sur une trivialitĂ©, mais celle ci est due Ă lâintĂ©rioritĂ© continue des Ă©motions de ces deux personnages qui ne parviennent pas Ă exprimer leurs pensĂ©es, câest la goutte qui fait dĂ©border le vase. Louis ne semble pas remarquer leurs invectives ; il rĂ©pond Ă Catherine quâil aimerait bien un peu de cafĂ©. Suzanne et Antoine se fĂąchent davantage et finissent par sâen aller, suivis de Louis et de la mĂšre. ScĂšne 10 Louis essaie de se rassurer. Il espĂšre que sa mort fera disparaĂźtre le monde et que les autres le rejoindront pour lui tenir compagnie. Il fait de son mieux pour rĂ©sister Ă la mort Je suis un meurtrier et les meurtriers ne meurent pas, / il faudra mâabattre. » Il croit pouvoir dĂ©cider de tout, la mort incluse. Celle-ci lâa obsĂ©dĂ© durant ses pĂ©riples jusquâĂ ce quâun certain Ă quoi bon » lâencourage Ă terminer ses dĂ©risoires et vaines escapades ». ScĂšne 11 La conversation entre Louis et Antoine est ponctuĂ©e de mercuriales. Quand Louis essaie de justifier son arrivĂ©e, Antoine rĂ©pond Pourquoi est-ce que tu me racontes ça ? » Louis a trouvĂ© son voyage assez banal. Antoine pense que Louis regrette son voyage et quâil ignore les raisons de son propre retour. Il lâaccuse de ne jamais lâavoir rĂ©ellement connu. Les raisons du retour de Louis ne lâintĂ©ressent pas. Que Louis soit prĂ©sent ou pas, aux yeux dâAntoine, cela ne fait aucune diffĂ©rence. Antoine sâen va, il ne veut plus Ă©couter Louis Les gens qui ne disent jamais rien, on croit juste quâils veulent entendre, / mais souvent, tu ne sais pas, / je me taisais pour donner lâexemple. » IntermĂšde ScĂšne 1 Louis se lamente Câest comme la nuit en pleine journĂ©e, on ne voit rien, jâentends juste les bruits, jâĂ©coute, je suis perdu et je ne retrouve personne. » Sa mĂšre ne comprend pas. ScĂšne 2 Suzanne dit Ă Antoine quâelle a entendu la dispute entre lui et Louis. Antoine rĂ©pond quâils se sont Ă©nervĂ©s et quâil ne sâĂ©tait pas attendu Ă de telles maniĂšres de la part de Louis. ScĂšne 3 Louis a fait un rĂȘve les piĂšces dans la maison de sa mĂšre Ă©taient tellement Ă©loignĂ©es les unes des autres quâil marchait pendant des heures sans jamais les atteindre, sans rien reconnaĂźtre. ScĂšne 4 Suzanne demande pourquoi Louis ne les a pas visitĂ©s plus souvent et rien de bien tragique non plus, / pas de drames, des trahisons, / cela que je ne comprends pas, / ou ne peux pas comprendre. » Antoine trouve son frĂšre dĂ©sirable et lointain, distant, rien qui se prĂȘte mieux Ă la situation. Parti et nâayant jamais Ă©prouvĂ© le besoin ou la simple nĂ©cessitĂ©. » ScĂšne 5 Catherine aussi a entendu la dispute entre Louis et Antoine, et câest maintenant comme si tout le monde Ă©tait parti / et que nous soyons perdus. » ScĂšne 6 Antoine rassure sa sĆur dâaprĂšs lui, elle nâa jamais Ă©tĂ© malheureuse, câĂ©tait plutĂŽt Louis le malheureux. Il prĂ©tend que Suzanne ressemble Ă Louis et quâelle voulait ĂȘtre malheureuse parce quâil Ă©tait loin, / mais ce nâest pas la raison, ce nâest pas une bonne raison, / tu ne peux le rendre responsable, / pas une raison du tout, / câest juste un arrangement. » ScĂšne 7 La mĂšre dit Ă Catherine quâelle les a cherchĂ©s. Quand elle appelle Louis, câest Suzanne qui rĂ©pond. ScĂšne 8 Suzanne sâindigne parce que soit Antoine, soit Louis â nous ignorons Ă qui elle sâadresse â ne rĂ©pond jamais Ă ses appels. Elle rĂ©vĂšle que la famille a essayĂ© plusieurs fois de contacter Louis. Antoine essaie de rassurer sa sĆur en affirmant quâil nâa jamais Ă©tĂ© loin ou introuvable. Mais Suzanne sâindigne elle prĂ©tend connaĂźtre les petits arrangements » dâAntoine. ScĂšne 9 La mĂšre demande Ă Louis sâil lâa vraiment entendue Je ne sais pas. / Ce nâest rien, je croyais que tu Ă©tais parti. » Elle craint que Louis ne soit dĂ©jĂ reparti. DeuxiĂšme partie ScĂšne 1 Dans un soliloque, Louis dĂ©voile quâil a dĂ©cidĂ© de prendre congĂ© de sa famille sans rĂ©vĂ©ler son secret. Il promet quâil nây aura plus tout ce temps / avant que je revienne, / je dis des mensonges [...] ». Il passera peut-ĂȘtre quelques coups de fil, donnera de ses nouvelles, mais câĂ©tait juste la derniĂšre fois, / ce que je me dis sans le laisser voir ». Antoine [âŠ] dit plusieurs fois quâil ne veut en aucun cas me presser, / quâil ne souhaite pas que je parte, [âŠ] mais quâil est lâheure du dĂ©part, / et bien que tout cela soit vrai, / il semble vouloir me faire dĂ©guerpir, câest lâimage quâil donne, [...]. » ScĂšne 2 Antoine propose dâaccompagner Louis, mais Suzanne prĂ©fĂšre que Louis reste pour dĂźner. Louis prĂ©fĂšre repartir le lendemain, ce qui est ironique puisqu'il dit Mieux encore, je dors ici, je passe la nuit, je ne pars que demain, / mieux encore, je dĂ©jeune Ă la maison, / mieux encore je ne travaille plus jamais, / je renonce Ă tout, / j'Ă©pouse ma sĆur, nous vivons trĂšs heureux. » Il est sous-entendu qu'ils se prennent la tĂȘte pour un rien, mais surtout que Louis veut repartir le soir-mĂȘme. Antoine sâoffusque des propositions de Suzanne, il ne veut pas changer de plan. Quand Suzanne lui dit quâil est dĂ©sagrĂ©able, il sâindigne. DâaprĂšs Catherine, Suzanne voulait juste remarquer quâAntoine est parfois un peu brutal », ce qui aggrave la colĂšre dâAntoine et le pousse Ă devenir violent envers Louis avec la rĂ©plique Tu me touches je te tue », alors qu'il essayait simplement de le calmer. Il proclame quâil ne voulait rien de mal, quâon ne peut pas toujours avoir raison contre lui, et que la rĂ©action des autres est fort injuste. Catherine prĂ©fĂšre quâAntoine sâen aille avec Louis, ce Ă quoi Louis acquiesce. Antoine dĂ©clare quâil est dĂ©solĂ© et fatiguĂ© sans savoir pourquoi. Il ne voulait pas ĂȘtre mĂ©chant, ni brutal, il nâa jamais Ă©tĂ© ainsi. Il se souvient que lui et Louis se battaient sans cesse Ă©tant petits. Antoine sortait toujours vainqueur, parce que je suis plus fort, parce que jâĂ©tais plus costaud que lui », ou alors parce que celui-lĂ se laissait battre ». Il tance les autres pour avoir fait front contre lui et morigĂšne Suzanne qui, selon lui, aurait toujours pris le parti de Louis. ScĂšne 3 Antoine tient un monologue. Ses paroles Tu dis quâon ne tâaime pas, / je tâentends dire ça, toujours je tâai entendu, [âŠ] » sont probablement adressĂ©es Ă son frĂšre. Il ajoute que tu ne manquais de rien et tu ne subissais rien de ce quâon appelle le malheur. » Il admet cependant que nous nâĂ©tions pas bons avec toi, / et nous te faisions du mal. / Tu me persuadais, / jâĂ©tais convaincu que tu manquais dâamour. » Enfant, Antoine souffrait pour son frĂšre cette peur que jâavais que personne ne tâaime jamais, / cette peur me rendait malheureux Ă mon tour, / comme toujours les plus jeunes frĂšres se croient obligĂ©s de lâĂȘtre par imitation et inquiĂ©tude, [âŠ]. » La famille pensait en effet quâelle nâaimait pas assez Louis. Ăpilogue Louis est mort AprĂšs, ce que je fais, / je pars. / Je ne reviens plus jamais. Je meurs quelques mois plus tard, / une annĂ©e tout au plus. » Il mentionne son sĂ©jour dans le Sud de la France Ă©garĂ© dans les montagnes durant une promenade nocturne, il dĂ©cida de suivre une voie ferrĂ©e. ArrivĂ© devant lâentrĂ©e dâun immense viaduc qui dominait une vallĂ©e, il Ă©prouva un farouche besoin de pousser un grand et beau cri, / un long et joyeux cri qui rĂ©sonnerait dans toute la vallĂ©e, [âŠ]. » Mais il se tut. Il clĂŽt en dĂ©clarant Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier. / Ce sont des oublis comme celui-lĂ que je regretterai. » Ăditions Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, Besançon, Les Solitaires intempestifs, coll. Bleue », 2000, 77 p. ISBN 2-912464-88-9 Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, Paris, Flammarion, coll. Ătonnants classiques », 2020, 218 p. ISBN 978-2-0815-1844-5 Jean-Luc Lagarce prĂ©f. Jean-Pierre Sarrazac, Juste la fin du monde, Besançon, Les Solitaires intempestifs, coll. Classiques contemporains », 2020, 155 p. ISBN 978-2-84681-612-0 Adaptations Au théùtre La piĂšce de théùtre a Ă©tĂ© adaptĂ©e dans une mise en scĂšne de François Berreur en 2007[5], avec la distribution suivante DaniĂšle Lebrun, Elizabeth Mazev, Clotilde Mollet, HervĂ© Pierre, Bruno Wolkowitch, et dont les rĂ©pĂ©titions ont fait l'objet d'une vidĂ©o du rĂ©alisateur JoĂ«l Curtz[6]. La piĂšce entre au rĂ©pertoire de la ComĂ©die-Française en mars 2008, avec la mise en scĂšne de Michel Raskine rĂ©compensĂ©e par le MoliĂšre du meilleur spectacle, et donne lieu Ă de nouvelles reprĂ©sentations lors de la saison 2009-2010 reprise. Samuel Theis met lui aussi en scĂšne Juste la fin du monde en 2011. Le spectacle remporte les prix SACD et Théùtre 13 Jeunes metteurs en scĂšnes. En 2018, la piĂšce a Ă©galement Ă©tĂ© mise en scĂšne par Julien Tanguy, avec la distribution suivante Adrien Le Merlus, Johanne Lutrot, Clara Le Lay, Coline Marquet et Aymone Clavier. La premiĂšre reprĂ©sentation a eu lieu le 5 dĂ©cembre 2018 Ă l'amphithéùtre Michel Le Corno Vannes, produite par la Compagnie Catharsis. En 2020, FĂ©licitĂ© Chaton, assistĂ©e de Suzie Baret-Fabry l'ont mise en scĂšne, avec la collaboration artistique d'AngĂšle Peyrade. La distribution a donnĂ© ceci Florent Cheippe pour Louis, AngĂšle Peyrade pour Suzanne, Xavier Broussard pour Antoine, Aurelia Anto pour Catherine et CĂ©cile PĂ©ricorne pour la mĂšre. La mise en scĂšne a lieu au théùtre L'Ă©changeur Ă Bagnolet. Au cinĂ©ma Olivier Ducastel et Jacques Martineau adaptent la piĂšce en 2008 dans un film avec la distribution de la ComĂ©die-Française Pierre Louis-Calixte Louis, Catherine Ferran Martine, la mĂšre, Elsa Lepoivre Catherine, la femme d'Antoine, Julie Sicard Suzanne, Laurent Stocker Antoine. Xavier Dolan adapte la piĂšce au cinĂ©ma dans le film franco-canadien Juste la fin du monde, sorti le 21 septembre 2016 en France et au QuĂ©bec avec la distribution suivante Gaspard Ulliel Louis, Nathalie Baye Martine, la mĂšre, LĂ©a Seydoux Suzanne, Vincent Cassel Antoine et Marion Cotillard Catherine, la femme d'Antoine. Notes et rĂ©fĂ©rences â Juste la fin du monde » version du 24 mars 2016 sur l'Internet Archive, sur â Avec "Juste la fin du monde", Luca Ronconi consacre Lagarce Ă Milan », Le 2 avril 2009 lire en ligne, consultĂ© le 22 janvier 2022 â BNF AgrĂ©gation de lettres modernes 2012 Bibliographie des ouvrages disponibles en libre-accĂšs [1] â Jean-Pierre Sarrazac, PrĂ©face Ă l'Ă©dition 2012 â Juste la fin du monde, mise en scĂšne François Berreur 2007 » version du 21 janvier 2008 sur l'Internet Archive, sur â Association Quelques Ă©claircies » autour des rĂ©pĂ©titions - Juste la fin du monde - Jean-Luc Lagarce, - mise en scĂšne François Berreur, - », sur consultĂ© le 22 janvier 2022 Voir aussi Bibliographie Catherine Brun, Jean-Luc Lagarce et la poĂ©tique du dĂ©tour l'exemple de Juste la fin du monde », Revue d'Histoire littĂ©raire de la France, vol. 109,â 2009, p. 183-196 lire en ligne Anne Loncan, Cinq personnages en quĂȘte dâauteur », Le Divan Familial, no 47,â 2021, p. 35-48 lire en ligne BĂŒlent Caglakpinar, Dialogue des deux frĂšres une tension historique dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce », Studii si Cercetari Filolgice, vol. 1,â 2015, p. 29-38 Pascal LĂ©croart dir. et Alexis Leprince dir., Juste la fin du monde, de Lagarce Ă Dolan, SkĂ©n&graphie, 2018 lire en ligne GeneviĂšve Salvan, Juste la fin du monde. L'excĂšs juste, ou l'hyperbole exagĂšre-t-elle toujours? », Revue Travel,â 2014 lire en ligne Catherine Douzou dir., Lectures de Lagarce Derniers remords avant l'oubli, Juste la fin du monde, Presses Universitaires de Rennes, 2011 Liens externes Jean-Pierre Ryngaert Juste la fin du monde â Dire avec une infinie prĂ©cision, article publiĂ© sur CRDP de Franche-ComtĂ©, dossier pĂ©dagogique [2] Les Archives du Spectacle Jean-Luc Lagarce PiĂšces Erreur de construction 1977 Carthage, encore 1978 La Place de l'autre 1979 Voyage de Madame Knipper vers la Prusse Orientale 1980 Ici ou ailleurs 1981 Les Serviteurs 1981 Noce 1982 La bonne de chez Ducatel 1977 Vagues souvenirs de l'annĂ©e de la peste 1982 Hollywood 1983 Histoire d'amour repĂ©rages 1983 Retour Ă la citadelle 1984 Les Orphelins 1984 De Saxe, roman 1985 La Photographie 1986 Derniers remords avant l'oubli 1987 Music-hall 1988 Les PrĂ©tendants 1989 Juste la fin du monde 1990 Histoire d'amour derniers chapitres 1990 Les RĂšgles du savoir-vivre dans la sociĂ©tĂ© moderne 1994 Nous, les hĂ©ros 1993 Nous, les hĂ©ros version sans le pĂšre 1993 J'Ă©tais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne 1994 Le Pays lointain 1995 Proses Le Bain 1993 L'Apprentissage 1993 Du luxe et de l'impuissance 1993 Le voyage Ă la Haye 1994
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juste la fin du monde antoine analyse